Sorya Bangoura de l’UFDG après la libération de Grenade et Madic : ‘’Quand on arrête injustement quelqu’un, on le libère quand on le veut’’


[dropcap]L[/dropcap]e président de la République a décidé d’accorder sa grâce à Grenade et Madic 100 Frontière condamnés respectivement à 10 ans de réclusion criminelle et 1 an de prison ferme. Le fédéral de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à Matam se réjouit du geste d’Alpha Condé.

‘’C’étaient des prisonniers du président de la République. C’est lui qui décide du sort de tout un chacun’’, réagit Sorya Bangoura au micro de VisionGuinee.

Tout en saluant la libération de ces détenus, il rappelle avoir été arrêté à plusieurs fois en Guinée. ‘’Etre privé de liberté, c’est quelque chose de très dur. Parfois, c’est insupportable. J’ai apprécié le geste du pouvoir. On aurait peut-être pu le poser très tôt’’.

‘’Le président doit comprendre que lorsqu’on est au-dessus de la mêlée, on doit donner l’exemple. C’est lui le président de tous les guinéens, il doit comprendre qu’il n’est pas égal à tout le monde. Il est guinéen comme tout le monde, mais à partir du moment où il est doté d’une force, d’une puissance, il faut penser à l’injustice. Ces détenus ont été arrêtés injustement. Et quand on arrête quelqu’un injustement, on le libère quand on le veut’’.

Ce proche collaborateur de Cellou Dalein Diallo fait remarquer que ‘’la montre continue à tourner. Le président de la République doit continuer dans cet élan. Il n’a pas besoin d’un conseiller pour ça, il doit s’écouter lui-même. Parce qu’on peut écouter le peuple dans son cœur et libérer tous les prisonniers politiques. Il est président, pourquoi détenir les gens ? Je ne vois pas la raison. Il n’y a pas d’impacts sur sa gouvernance. Si la chose ne marche pas, ce n’est pas la faute aux prisonniers’’.

A la question de savoir si la libération de ces détenus est un début de satisfaction à l’une des exigences posées par son parti avant d’aller autour de la table des négociations, il répond : ‘’Le dialogue ne peut être possible que quand on remet tout sur table. La paix n’est pas un vain mot, ce sont les actes qui comptent. Le président de la République n’aurait pas dû attendre qu’on parle de dialogue avant de libérer les gens arrêtés injustement’’.

Cependant, dit-il, ‘’le dialogue est possible. Nous sommes guinéens et sommes obligés de nous mettre autour de la table. Il y a eu des guerres dans le monde, mais tout finit par se retrouver autour de la table (…). Il peut y avoir des incidents, des écarts de langage, chacun peut défendre sa position, mais il faut mettre la Guinée au-dessus de tout’’.

Demain, souligne-t-il, ‘’Alpha Condé ne sera pas président, il y aura un autre au pouvoir. S’il traine des casseroles, l’histoire nous le dira. Il faut qu’on fasse la lecture de notre histoire correctement, sans démagogie. Il y a des gens qui sont en train de mentir au chef de l’Etat. Il faut qu’il s’écoute. Il n’a qu’à se promener dans la ville pour écouter le peuple’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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