[dropcap]I[/dropcap]l est reproché au reggaeman Tiken Jah Fakoly, Moussa Doumbia à l’état civil, de s’être farouchement au opposé au troisième mandat d’Alpha et d’avoir le silence face à la même situation avec Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire.
‘’Je ne suis jamais resté silencieux’’, dément-il dans les colonnes de Jeune Afrique, avant de poursuivre : ‘’J’ai sorti un titre sur cette question du troisième mandat qui s’appelait Troisième dose, et j’ai été l’un des premiers à m’opposer aux troisièmes mandats’’.
Tiken Jah Fakoly confie à nos confrères de Jeune Afrique que ‘’quand Amadou Gon Coulibaly est mort [en juillet dernier] et qu’Alassane Ouattara a décidé de revenir sur sa décision, j’ai fait une vidéo pour donner ma position. Les gens auraient sûrement voulu que je sois dans la bataille sur le terrain. Mais je n’avais pas envie d’attiser encore le feu’’.
Pourquoi ? L’artiste estime que ‘’nous étions dans une impasse : je savais qu’Alassane Ouattara n’allait pas reculer et je ne voulais pas avoir de morts sur la conscience. Une chose est sûre : les troisièmes mandats bloquent le renouvellement de la classe politique, et partout où il y en aura, je m’y opposerai’’.
Le chanteur, qui vit à Bamako a réaffirmé sa déception vis-à-vis d’Alpha Condé qu’il a soutenu après son arrestation par le régime du général Lansana Conté. ‘’Je le lui ai dit à travers différents médias. Il sait ce que je pense. J’avais été l’un des seuls artistes à réclamer sa libération il y a plus de vingt ans, et je pense avoir joué un rôle important’’, souligne-t-il.
‘’Cette chanson, qui tournait partout à Conakry et qui a même été censurée par le régime de Lansana Conté, a permis à toute l’Afrique francophone de savoir qu’il y avait un opposant en prison en Guinée’’, assure le reggaeman ivoirien qui estime qu’une fois au pouvoir, Alpha Condé ‘’fait ce qu’il dénonçait à l’époque’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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