[dropcap]D[/dropcap]ans une récente sortie médiatique, le Premier ministre Kassory Fofana a accusé les leaders de l’opposition d’empêcher toute manifestation de vérité sur les crimes commis en marge des protestations de rue. Une sortie médiatique qui n’a pas laissé indifférent le président de l’organe provisoire du Mouvement démocratique libéral (Model).
Pour Aliou Bah, cette sortie médiatique n’est pas digne d’un chef de gouvernement. ‘’En le suivant, j’étais vraiment triste pour lui. Parce que sa communication n’honore pas ce qu’il aurait représenté ou ce qu’il est, même en tant que père de famille’’, indique l’opposant.
‘’Si on tue des guinéens et que l’un des plus hauts responsables de l’Etat parle d’obstacles à l’enquête, c’est hallucinant, choquant. Comment peut-on imaginer qu’une opposition bloque une enquête alors que nous cherchons la vérité ? Qu’est-ce que nous n’avons pas enduré dans ce pays ?’’, demande-t-il à Kassory Fofana.
Pour Aliou Bah, accuser l’opposition faire obstacle à la manifestation de la vérité est un aveu de faiblesse de part des autorités. ‘’Cela veut dire que l’opposition est plus forte que l’Etat. Qu’il [Kassory Fofana] démissionne au lieu de se ridiculiser. Dans ce pays, on dit toujours que c’est l’opposition qui empêche le développement, les investisseurs, l’organisation de la Coupe du monde. Tout ça n’a pas de sens’’, estime-t-il.
Il demande aux dirigeants de faire attention à ce qu’ils disent quand ils prennent la parole en public. ‘’Les gens vous écoutent. De nos jours, tout ce qui se dit est suivi’’, fait-il remarquer, avant d’indiquer à Kassory Fofana que les parents des victimes des manifestations ne peuvent en aucun cas refuser que toute la lumière soit faite sur les circonstances de décès de leurs enfants.
Toutefois, dit-il, ‘’quand vous êtes juge, enquêteur, vous devez vous mettre dans la peau de l’Etat, pas dans la peau d’un militant (…). D’ailleurs, Alpha Condé, lui-même, dans ses discours, montre que la justice ne fera pas son travail. Parce qu’il indique déjà les coupables dans les assassinats politiques’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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