Et si Alpha Condé prenait l’exemple chez son homologue algérien


[dropcap]H[/dropcap]ier, jeudi 18 février, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a promis de libérer des dizaines de détenus d’opinion, dans un geste d’apaisement à l’adresse du mouvement de contestation populaire Hirak, et décidé de dissoudre le Parlement et d’appeler à des élections législatives anticipées.

Pays plongé dans une crise sociopolitique qui a emporté le régime d’Abdel Aziz Bouteflika, qui cherchait à devenir un président à vie, l’Algérie, très contrôlée par l’Armée et les services policiers, a vu ceux-ci mettre fin aux ambitions de son président et de son clan. Au lieu de continuer à tergiverser, comme le voudraient certains clans du pouvoirs, le président algérien a décidé de dissoudre l’Assemblée.

Grace présidentielle aux détenus politiques et élections avant la fin de l’année.

«Le “Hirak béni” a sauvé l’Algérie. J’ai décidé d’accorder la grâce présidentielle à une trentaine de personnes pour lesquelles une décision de justice avait été rendue ainsi qu’à d’autres pour lesquelles aucun verdict n’a été prononcé. Entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de ce soir ou demain leur famille».

Cette annonce survient à la veille du 2 ème anniversaire du soulèvement populaire inédit qui a forcé l’ex-homme fort Abdelaziz Bouteflika à renoncer à un cinquième mandat présidentiel et à quitter le pouvoir. Abdelmadjid Tebboune a par ailleurs décidé de « dissoudre l’Assemblée populaire nationale (APN) pour appeler à des élections», en disant souhaiter «ouvrir ses portes à la jeunesse». Les élections législatives – prévues en 2022 – devraient avoir lieu d’ici la fin de l’année.

Le chef de l’Etat a par ailleurs annoncé un remaniement ministériel «dans les 48 heures au maximum». « Ce remaniement concernera des secteurs qui enregistrent des déficits dans leur gestion ressentis par les citoyens et nous-mêmes», a-t-il dit. De retour il y a une semaine d’Allemagne, où il était soigné pour des complications post-Covid-19, Tebboune avait tenu depuis des consultations avec six partis politiques, dont des formations de l’opposition.

En Guinée, vu que le dialogue pouvant aider à mettre fin à la mauvaise atmosphère sociopolitique a tout l’air de ne plus se tenir, Alpha Condé ne devrait-il pas s’inspirer de l’exemple de son homologue algérien, en libérant les détenus politiques, le siège et le quartier général de l’Ufdg, tout en s’éloignant des faucons de son régime ?

En tout cas, pour réellement “gouverner autrement”, Alpha Condé devrait le démontrer en posant des actes concrets.

Par Kady THIAM, pour Guinafnews.info



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