[dropcap]P[/dropcap]our exprimer leur ras-le-bol contre les exactions policières dans la commune de Ratoma, des femmes ont décidé de braver l’interdiction de manifester ce lundi 14 décembre. Elles entendent continuer à se faire entendre pour attirer l’attention des autorités au plus haut niveau.
‘’Au départ, on avait prévu de marcher du rond-point de Bambeto à l’héliport de la Bellevue pour protester contre les exactions dans la commune de Ratoma. Depuis une semaine, Ratoma est assiégée, nuit et jour. Des agents rentrent dans des maisons, tuent, violent et volent. Ils font tout ce qu’ils veulent comme s’ils sont en terrain conquis. Nous sommes fatiguées. C’est pourquoi, nous sommes sorties aujourd’hui pour exprimer notre mécontentement’’, explique la vice-présidente de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).
Et de poursuivre : ‘’Dans ce pays, c’est du deux poids, deux mesures. Notre marche est interdite par les autorités alors que le samedi dernier, des femmes sont allées inopinément manifester chez le président Cellou Dalein Diallo. Nous, nous avons respecté la loi. Au lieu d’une marche, on va faire des manifestations dans tous les quartiers de Ratoma. En ce moment, je suis à Lambandji, on est en train de manifester et ça se passe très bien. C’est la même chose qui se passe dans tous les autres quartiers de Ratoma’’.
‘’Le maire de Ratoma nous a demandé de reporter la manifestation. On était d’accord mais malheureusement, il y a eu des femmes qui sont sorties. Il ne sert à rien de respecter la règle parce qu’elle n’est pas à respecter. C’est pour cela que nous avons maintenu notre programme’’, se défend l’opposante dans l’émission Œil de lynx.
Elle annonce que les femmes de Ratoma sont déterminées à continuer les manifestations pour mettre fin aux exactions dans leur commune. Aujourd’hui, martèle-t-elle, ‘’nous n’avons pas le droit d’aller au marché. Nos notables n’ont pas le droit d’aller à la mosquée, les élèves n’ont pas le droit d’aller à l’école’’.
A la question de savoir s’il ne faut craindre des représailles, la numéro 2 des femmes de l’UFDG répond : ‘’On n’a plus peur. Comme on dit , cabri mort n’a pas peur de couteau. On est habituées aux représailles. Tant que les exactions ne s’arrêteront au niveau de Ratoma, nous allons continuer à manifester’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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