[dropcap]I[/dropcap]l y a à peine deux semaines, le numéro un français, Emmanuel Macron, dans une interview qu’il a accordée au magazine Jeune Afrique expliquait les raisons pour lesquelles il avait félicité Alassane Ouattara, mais pas Alpha Condé.
Pour lui, “le président Condé a une carrière d’opposant qui aurait justifié qu’il organise de lui-même une bonne alternance. Et d’évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations’’.
Si Cellou Dalein Diallo et ses alliés avaient su mettre cette occasion à profit pour proposer une sortie de crise, probablement que le président français n’aurait pas adressé, aujourd’hui (30 novembre 2020), une lettre à son homologue guinéen pour lui “transmettre, ainsi qu’au peuple guinéen, mes vœux de succès”. Il aurait invité le président guinéen, Alpha Condé, à ouvrir un dialogue, comme celui de mars-avril 2005 sous le Général Lansana Conté, avec son Opposition, notamment l’Ufdg et ses alliés pour convenir d’un plan de sortie de crise.
Au lieu de faire cette proposition de sortie de crise, le président de l’Ufdg et ses alliés ont plutôt programmé une journée de manifestations. Et à peine celle-ci terminée, ils en appellent à une autre pour le 3 décembre prochain. Pour un analyste, “Cellou Dalein Diallo n’a pas compris que son personnage de la campagne électorale d’octobre dernier n’est pas le même que celui du Fndc ou Président de l’Ufdg. Il n’avait qu’à mener des actions diplomatiques et judiciaires aussitôt que la Cour constitutionnelle a rejeté son recours. Et maintenant qu’Emmanuel Macron a reconnu la victoire d’Alpha Condé, il faut dire que les jeux sont faits. Reste à savoir si Alpha Condé et son clan sauront bien gérer la situation en commençant par libérer les détenus politiques de l’Ufdg et du Fndc”.