[dropcap]P[/dropcap]lus de 20 guinéens ont perdu la vie dans les violences post-électorales à Conakry et à l’intérieur du pays, selon le gouvernement. Une situation qui ne laisse pas indifférent le ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale qui a décidé de briser le silence.
‘’La campagne [électorale] et les lendemains du vote ont, fort malheureusement, connu d’inexplicables et d’inacceptables violences graves qui ont entrainé des pertes en vies humaines, des blessures et des dégâts matériels’’, indique Mamadou Taran Diallo avant de préciser que ‘’rien ne peut justifier que nous nous ôtions la vie les uns et les autres, que nous nous blessions ou que nous nous attaquions aux biens des uns et des autres. Ces attitudes sont indignes de nous en tant que citoyens. Elles ne nous honorent pas en tant que responsables politiques’’.
Tout en s’inclinant devant les mémoires des citoyens ayant perdu la vie dans les violences post-électorales, le ministre Taran Diallo indique que ‘’cette spirale de violence ne peut plus continuer. Il y va de la survie de la nation et de la paix dans notre pays par la lutte contre l’impunité’’. Il dit ‘’compter sur l’action diligente de la justice pour rechercher, trouver et condamner tous les auteurs de mort, de blessures d’hommes et de destruction de biens matériels’’.
‘’De tout temps, en dehors de la politique, les guinéens vivent bien ensemble. Contrairement à leur vocation, les élections sont devenues l’étincelle qui, cycliquement, vient perturber et troubler ce paisible vivre ensemble. Les élections divisent parce que, au lieu d’être un outil citoyen de choix, elles sont, parfois et dans certains endroits, dévoyées et dénaturées en moyens de confrontation et de violence pour accéder ou conserver un pouvoir’’, regrette-t-il.
Pourtant, souligne le patron du département de la Citoyenneté et de l’Unité nationale, ‘’nous devons poursuivre le renforcement de notre processus démocratique par le biais du respect de la reconnaissance, la mise en œuvre et la défense des droits de l’homme’’.
Il demande aux acteurs politiques de faire preuve de responsabilité ‘’quant à leurs actes, comportements, messages et discours. Surtout, il nous faut, tous, sortir de la duplicité et de l’hypocrisie qui nous inclinent, en public, à tenir et promouvoir les discours et attitudes convenus et appropriés, alors qu’en privé, nous avons plutôt tendance à diffuser autour de nous le venin de la division ethnique, de la haine, de la rancœur, des frustrations et de l’intolérance’’.
‘’Nous devons bannir en nous ces poisons et nous garder de mettre en péril la paix et l’unité du pays et tout faire pour que la compétition politique ne débouche pas sur une confrontation ethnique’’, dit-il à la classe politique guinéenne.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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