Récit Infosdujour : Sources RTS.sn
Lors d’une assemblée générale tenue récemment à Mbour, le Collectif Sénégalais des Chefs d’Établissements de Formation en Santé (COSEPS) a exprimé son souhait de dialoguer directement avec le gouvernement pour organiser un conseil interministériel. L’objectif est de discuter des nombreux défis auxquels font face les instituts privés de formation en santé et de trouver des solutions efficaces pour soutenir ce secteur crucial.
Souleymane Aliou Diallo, vice-président du COSEPS, a souligné la nécessité d’un cadre de concertation formel avec l’État du Sénégal pour permettre une révision des problématiques du secteur. « Nous voulons une consultation avec l’État pour instaurer un conseil interministériel inclusif auquel nous devons prendre part, afin de passer en revue les maux du secteur », a-t-il affirmé.
Cette demande intervient dans un contexte de gestion complexe des instituts de formation en santé, qui sont actuellement placés sous la tutelle de trois ministères distincts : l’Enseignement supérieur, la Formation professionnelle, et la Santé. Abdoulaye Gaye, président du COSEPS, a qualifié cette organisation de « hybride », mettant en évidence la difficulté pour les établissements de se coordonner efficacement sous une supervision multiple. Selon lui, cette situation nuit à la gestion harmonieuse et au développement du secteur.
Un autre point crucial soulevé lors de l’assemblée est la question du financement. Abdoulaye Gaye a dénoncé le fait que les écoles de formation en santé, qui assurent la formation de la majorité du personnel de santé du pays, ne reçoivent aucune subvention de l’État. « Nous formons 80% des personnels de santé que nous mettons à la disposition de l’État, mais nous ne bénéficions d’aucune aide financière. Cela complique considérablement notre capacité à offrir une formation de qualité », a-t-il déploré.
Cette absence de soutien financier constitue un frein majeur pour les établissements, qui sont contraints de fonctionner sans ressources suffisantes pour maintenir leurs standards de formation. M. Gaye a ainsi appelé à « de larges concertations » afin de trouver des solutions pérennes à ce problème, et a souligné l’importance d’une réflexion collective pour soutenir l’amélioration du secteur de la formation en santé.
L’assemblée générale, qui a réuni près de 45 chefs d’établissements, a été l’occasion de faire le point sur les difficultés communes rencontrées par les instituts de formation en santé et de proposer des pistes concrètes pour améliorer leur situation. Le COSEPS espère qu’un conseil interministériel permettra non seulement de clarifier la tutelle administrative des écoles, mais aussi de sécuriser leur financement et d’initier des réformes visant à renforcer la qualité de la formation en santé au Sénégal.
La question du financement et de la gouvernance des instituts de formation en santé est cruciale dans un contexte où le pays connaît une forte demande en personnel médical qualifié. Le COSEPS continue de plaider pour des solutions qui répondent aux besoins urgents du secteur de la santé, afin d’assurer la formation continue de professionnels compétents pour prendre en charge la santé des populations.
En somme, l’organisation d’un conseil interministériel apparaît comme une étape clé pour apporter des solutions durables aux défis rencontrés par les instituts de formation en santé et garantir une meilleure gestion de la formation des futurs acteurs du système de santé sénégalais.