Le vendredi 24 janvier, par infosdujour
la défenseure du député Mouhamadou Ngom, Aissata Tall Sall, a pris la parole devant l’Assemblée nationale pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « forfaiture » dans le cadre de la procédure concernant la levée de l’immunité parlementaire de son collègue. Elle a vivement critiqué le rôle du ministère de la Justice, estimant qu’il ne devait pas se réduire à un simple ministère de « condamnation », mais qu’il devait incarner la balance de la justice.
Selon Aissata Tall Sall, la procédure engagée contre Mouhamadou Ngom a été marquée par une précipitation déconcertante. « Le ministère de la condamnation, c’est celui qui examine les faits. Le ministère de la Justice, c’est celui de la balance, qui pèse et qui suppose l’effet », a-t-elle expliqué devant les parlementaires. Elle a souligné que le dossier présenté à l’Assemblée ne consistait qu’en quatre lettres de transmission volantes, ce qui, selon elle, est loin d’être conforme aux exigences d’une procédure digne de ce nom.
Elle a également mis en lumière la rapidité avec laquelle la demande de levée de l’immunité parlementaire a été traitée, affirmant que dix jours suffirent, y compris les week-ends, pour statuer sur cette affaire. « Si c’est cela un dossier, alors nous sommes loin de ce que nous devrions attendre de notre mission », a-t-elle ajouté, déplorant le manque de sérieux dans cette procédure.
Dans son intervention, Aissata Tall Sall a insisté sur le rôle fondamental de l’Assemblée nationale, qui, selon elle, doit être une institution juste et souveraine, prête à agir en faveur du peuple. « Nous devons décider, car nous sommes les représentants du peuple, envoyés ici pour agir en leur nom », a-t-elle déclaré.
Elle a conclu en soulignant que, contrairement à ce que certains pourraient penser, Mouhamadou Ngom n’avait jamais demandé de protection. Elle a rappelé les enseignements du Fouta, sa région d’origine, où l’on leur a appris à ne pas craindre la mort. « Notre honorable collègue n’a jamais demandé une quelconque protection, car dans le Fouta lointain d’où nous venons, il nous a été enseigné une chose : nous ne devons pas avoir peur de la mort », a-t-elle affirmé.
Aissata Tall Sall a ainsi fait entendre sa voix en défense de son collègue, appelant à une réflexion approfondie sur les principes de justice et de transparence au sein de l’Assemblée nationale.