La mairie et la préfecture de Saint-Louis ont annoncé une vaste opération de désencombrement des marchés de la ville tricentenaire. Cette initiative, présentée lors d’un Comité de Développement Départemental (CDD) tenu à la mairie, s’inscrit dans les directives des hautes autorités du pays et vise à renforcer la sécurité ainsi que l’accessibilité des marchés.
Selon Abou Sow, préfet de Saint-Louis, cette opération découle d’un constat alarmant : l’insécurité dans les marchés ne cesse de croître, marquée par des incendies récurrents et une occupation anarchique des voies publiques. « Il ne se passe pas une semaine sans qu’un incendie ne soit signalé dans un marché », a-t-il déclaré, justifiant ainsi la nécessité d’un plan d’actions pour une meilleure organisation.
Les marchés de Saint-Louis, en particulier ceux de Sor et de Tendjiguène, sont devenus difficilement praticables, contraignant les piétons à emprunter la chaussée au péril de leur sécurité. « Les tabliers, les charretiers et les conducteurs de motos occupent la voie publique, ce qui entraîne de nombreux accidents », a souligné le préfet.
Consciente des enjeux sociaux et économiques de cette mesure, la commune de Saint-Louis a engagé depuis mi-décembre des concertations avec les commerçants et les usagers. L’objectif est de définir des solutions adaptées à court, moyen et long terme, garantissant un désencombrement durable et accepté par tous.
Un comité de suivi sera mis en place pour superviser l’opération, en collaboration avec la mairie, les services de l’État, les associations de commerçants, les imams et la société civile. « Nous voulons une intervention pacifique et efficace », a insisté le préfet, appelant à une adhésion massive des acteurs concernés.
Le lancement de l’opération est prévu pour le 20 février, une date stratégiquement choisie afin d’éviter les périodes sensibles du Ramadan, de la Korité et de la Tabaski. La première phase ciblera le marché de Sor, l’un des plus encombrés de Saint-Louis.
Pour Mansour Faye, maire de Saint-Louis, cette initiative répond à un double impératif : assainir les voiries et améliorer le cadre de vie des habitants. Cependant, il plaide pour des solutions structurelles, notamment la reconstruction des marchés de Tendjiguène et Ndar Toute, jugés obsolètes, ainsi que la construction d’un nouveau marché à Pékin.
« La mairie ne dispose pas des ressources nécessaires pour réaliser seule ces projets. Nous sollicitons le soutien de l’État afin de moderniser ces infrastructures et mieux organiser le commerce », a-t-il déclaré, rappelant qu’une convention a été signée avec la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) pour un financement estimé entre 7 et 10 milliards FCFA.