Alors que des millions de Sénégalais peinent à trouver un logement décent, une affaire de détournement aux proportions délirantes éclate : 8 000 hectares à Mbane, un patrimoine public d’une valeur inestimable, seraient utilisés comme caution pour éviter une garde à vue dans une affaire de corruption d’État. Tahirou Sarr, proche du régime sortant de Macky Sall, est soupçonné de complicité de détournement de deniers publics, d’association de malfaiteurs et de blanchiment d’argent.
À l’heure où l’accès au logement demeure un défi majeur, cette affaire met en lumière une gestion prédatrice du foncier, où les terres censées servir l’intérêt général se retrouvaient entre les mains d’un cercle restreint de privilégiés.
8000 Hectares : Une Ville Entière qui Aurait Pu Voir le Jour
Avec 80 millions de m² disponibles, et en allouant 30 % aux voiries et équipements, il resterait 56 millions de m² pour les logements. En appliquant un ratio de 200 m² par logement, ce sont 280 000 logements qui pourraient être construits, offrant un toit à plus de 2 millions de personnes !
En tenant compte des réalités urbaines et des infrastructures collectives, une planification intelligente aurait permis d’héberger entre 240 000 et 300 000 familles. Une opportunité colossale pour répondre à la crise du logement au Sénégal… mais qui semble avoir été sacrifiée sur l’autel de la prédation foncière.
Logement Social vs. Enrichissement Illégal : Le Choix du Régime Sortant
L’équation est simple : 8000 hectares auraient pu loger une part significative de la population sénégalaise.
Pourquoi alors ces terres finissent-elles en garantie pour protéger un suspect de détournement ? Pourquoi le bien commun a été bradé au profit d’une oligarchie politique et économique ?
L’État sortant a multiplié les promesses de logements sociaux, mais sur le terrain, les inégalités se sont creusées, les promoteurs proches du pouvoir s’enrichissent, et les Sénégalais modestes continuent de suffoquer sous les loyers exorbitants.