Éducation : Le G7 dénonce l’inaction du gouvernement et boycotte les discussions


Dakar, 28 mars 2025 récit infosdujour

Un an après la troisième alternance politique, les syndicats du G7 tirent la sonnette d’alarme sur la gestion du secteur de l’éducation et de la formation. Lors d’une conférence de presse tenue ce vendredi, ils ont dénoncé un manque de rigueur dans le traitement des dossiers, pointant du doigt des dysfonctionnements compromettant la stabilité du système éducatif.

Dialogue social au point mort

Le principal grief des syndicats concerne le gel du dialogue social. Selon eux, l’arrêté 17094, qui régit les élections de représentativité syndicale, reste inappliqué. En témoigne l’absence de réponse à leur demande d’audience avec le président de la République et la non-tenue d’une rencontre annoncée avec le Premier ministre par le ministère de la Fonction publique et de la Protection sociale (MFPFSP).

« Nous assistons à un blocage total du dialogue social, ce qui empêche toute avancée significative sur les questions essentielles pour les enseignants et l’ensemble du secteur », a déclaré un porte-parole du G7.

Des réformes en suspens

Autre point de tension : le retard dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Selon les syndicats, cet immobilisme freine la transformation qualitative du système éducatif. Ils dénoncent également les lenteurs dans l’application des accords signés, en particulier ceux liés à la revalorisation salariale des enseignants, toujours entachée d’inégalités.

« Les engagements pris par l’État ne sont pas respectés, et les enseignants continuent de faire face à des disparités salariales injustifiées », ont martelé les représentants syndicaux.

Un gouvernement accusé d’exclusion

Le G7 fustige par ailleurs la méthode du gouvernement, l’accusant de vouloir marginaliser les syndicats. Ils dénoncent leur mise à l’écart de la Grande Rencontre Tripartite du 27 février dernier et l’absence des ministères concernés lors des discussions sectorielles.

« Ces exclusions répétées traduisent un mépris flagrant envers les acteurs du secteur éducatif et ne font qu’aggraver les tensions », a affirmé un leader syndical.

Un boycott en guise de riposte

Face à cette situation, les syndicats ont décidé de boycotter la rencontre prévue ce vendredi 28 mars, estimant qu’il ne s’agit que d’un « énième exercice dilatoire du gouvernement ».

Ils posent des conditions strictes pour toute reprise du dialogue, notamment :

• L’application effective des dispositions relatives aux élections de représentativité syndicale ;

• L’intégration des revendications éducatives dans l’agenda des discussions ;

• La participation effective des ministères concernés aux négociations sectorielles ;

• L’implication des organisations de la société civile dans le dialogue.

Un appel à l’État pour préserver la stabilité du secteur

Le G7 rappelle que seule l’application rigoureuse des protocoles d’accord signés et l’ouverture de négociations sur les nouvelles revendications permettront de garantir la stabilité du système éducatif.

« Nous ne voulons pas d’un dialogue de façade, mais d’engagements concrets et respectés », concluent les syndicats, appelant l’État à prendre ses responsabilités pour éviter une nouvelle crise dans le secteur de l’éducation.

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