L’affaire des détournements présumés concernant la gestion du Fonds Force Covid-19 franchit une nouvelle étape judiciaire. Sur instruction du parquet de Dakar, la Division des investigations criminelles (DIC) intensifie depuis hier ses opérations en multipliant les interpellations. Parallèlement, la Haute Cour de justice a initié des poursuites à l’encontre d’anciens ministres, illustrant ainsi une offensive à la fois sur le terrain des arrestations et au plus haut niveau étatique.
Des arrestations ciblées et une stratégie multi-fronts
La première série d’interpellations a déjà permis de mettre en garde à vue plusieurs personnes, dont :
• Mamadou Ngom Niang, ancien DAGE du ministère des Sports,
• Mouhamadou Sène, ex-DAGE du ministère de la Jeunesse,
• Mamadou Sène, directeur général de Kawsara Business Service et frère de l’un des précédents interpellés,
• Alimatou Sadiya Guèye, présidente de la Fédération des couturiers et créateurs associés du Sénégal, impliquée dans une affaire de détournement estimé à 50 millions de FCFA,
• Djibril Kane, responsable de la société Ecopres Suarl,
• Fatou Faty, directrice de Setraf,
• Samba Fall, directeur de Qprost,
• Baba Hamdy Diawara, artiste-musicien accusé d’avoir contribué à un déficit de 81,7 millions de FCFA,
• Abdoul Aziz Mbaye, communicant traditionnel soupçonné d’une mauvaise gestion impliquant 150 millions de FCFA.
Cette opération de reddition des comptes s’inscrit dans un dispositif global et concerté. D’après des sources policières, une deuxième vague d’interpellations est programmée pour ce mardi, ciblant notamment des directeurs administratifs et financiers, des chefs d’hôpitaux et des comptables. Une troisième série de mises en cause serait également envisagée dès mercredi, confirmant la volonté des autorités d’opérer une vaste traque des responsables de cette gestion litigieuse.
Un dispositif judiciaire à plusieurs niveaux
Si les arrestations menées par la DIC témoignent d’un durcissement sur le terrain, les poursuites engagées à la Haute Cour de justice indiquent clairement que l’enquête ne se limite pas à des actes isolés, mais s’inscrit dans une volonté de remonter jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Ce double dispositif judiciaire vise à clarifier les responsabilités dans l’assignation de fonds mobilisés durant la pandémie, tout en restaurer la confiance du public dans la gouvernance des ressources d’urgence.