Par Mamadou Mbodj Diouf
Le Parti socialiste sénégalais traverse l’une des plus graves crises de son histoire. Dans une contribution au vitriol, Mamadou Mbodji Diouf alerte sur l’urgence d’un sursaut collectif pour sauver une formation jadis pilier de la vie politique nationale.
Depuis 2014, aucun congrès ordinaire n’a été organisé malgré les prescriptions statutaires. Les instances dirigeantes ne fonctionnent plus régulièrement et les structures de base ne sont pas renouvelées. Cette inertie fragilise l’organisation, érode la confiance des militants et met en péril la légitimité du parti.
Face à cette situation, certains militants ont saisi la justice. Une démarche qui, selon l’auteur, constitue moins une hostilité qu’un signal d’alarme. “Le recours judiciaire est le symptôme d’une défaillance collective : c’est le dialogue interne qui a failli”, écrit-il, appelant à restaurer la camaraderie et la démocratie interne.
Au-delà de la procédure, c’est la survie même du PS qui est en jeu. L’auteur plaide pour une réconciliation entre générations : aux anciens d’assurer la transmission, aux jeunes d’apporter énergie et proximité avec une société en mutation. “Le peuple sénégalais a déjà montré sa volonté de changement avec l’élection du président Diomaye Faye. Le PS doit entendre ce message”, avertit-il.
Pour Diouf, l’avenir du Parti socialiste dépendra de sa capacité à se réinventer sans renier son héritage. “Un parti qui ne respecte pas ses propres statuts perd toute légitimité. Nous devons nous retrouver autour de l’essentiel : l’unité, la légalité interne et l’ambition de servir le Sénégal.”
Citant Senghor et Mandela, l’auteur conclut sur une note d’espoir : si les socialistes savent se ressaisir, leur parti ne sera pas une relique du passé mais une promesse d’avenir pour le pays.