Editto: par Moussa Sow Thiam
Le procès de Pape Mahawa Diouf, porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République (APR), dépasse largement le cadre juridique. Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, il connaîtra son sort le 13 octobre prochain, date fixée par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour rendre son verdict.
Tout au long de l’audience, la défense a multiplié les arguments de droit, contestant notamment la constitution de partie civile de l’Agence de sécurité de l’État (Aser), jugée non conforme à la législation en vigueur. Les avocats — parmi lesquels figurent plusieurs figures politiques — ont plaidé la relaxe pure et simple, estimant que l’article 255 du Code de procédure pénale ne saurait s’appliquer à leur client.
Au-delà du fond juridique, cette affaire soulève des interrogations sur l’usage de la justice dans l’arène politique sénégalaise. La poursuite d’un responsable politique pour « fausses nouvelles » intervient dans un contexte marqué par des tensions entre acteurs politiques et une surveillance accrue de l’espace public.
Le jugement du 13 octobre sera donc scruté de près, non seulement par les juristes, mais aussi par l’opinion, qui y verra peut-être un baromètre de l’indépendance de la justice et de la liberté d’expression au Sénégal.