Mohamed Traoré, membre du CNT, prévient que ‘’le temps des transitions à durée indéterminée est révolu’’


Mohamed Traoré, membre du Conseil national de la transition (CNT), estime que rien ne peut justifier le maintien des militaires au pouvoir pour une durée indéterminée. Cette sortie du conseiller national intervient dans un contexte où le glissement du chronogramme est annoncé par les autorités de la transition.

Cet avocat engagé dans la défense des acquis démocratiques et membre du Conseil national de la transition (CNT) assure que les préoccupations des guinéens sur la durée de la transition n’est pas dénuée de sens.

‘’Une transition doit être nécessairement limitée dans le temps. Même un mandat conféré par les électeurs a une durée limitée’’, renseigne Mohamed Traoré, rappelant que ‘’la quasi-totalité des constitutions modernes imposent la limitation de la durée d’un mandat électif à défaut d’en limiter le nombre. Parfois, elles limitent à la fois la durée et le nombre de mandats. C’est un moyen pour les électeurs soit de renouveler leur confiance aux élus, soit de leur retirer celle-ci’’.

‘’Que dire alors d’une transition ? La réponse tombe sous les sens. C’est pourquoi, on ne doit pas botter en touche sur cette question. Elle doit trouver une réponse dépouillée de toute forme d’ambiguïté. C’est même un facteur de décrispation et d’apaisement surtout quand on ambitionne d’avoir une transition apaisée’’, ajoute-t-il.

Ce membre du CNT indique aux autorités qu’aucun argument ne peut justifier qu’un pouvoir militaire, loin d’être le choix des citoyens, puisse se maintenir indéfiniment à la tête du pays.

‘’La souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par voie référendaire. Ce principe universel constitue le socle du système démocratique. Soit on veut instaurer un système démocratique, soit on ne le veut pas. C’est un choix clair à faire avec tout ce qui en découle comme conséquence’’, persiste et signe Me Traoré.

‘’Le temps des transitions à durée indéterminée, à l’instar de celle que la Guinée a connue après la prise du pouvoir par le CMRN en avril 1984, est révolu’’, ajoute-t-il, avant de poursuivre : ‘’Les citoyens n’ont certes aucun moyen pour exprimer actuellement leur désaccord par rapport à telle ou telle question fondamentale relative à la vie de la Nation. Mais ne pas être en mesure de faire connaître son désaccord, n’est pas la manifestation d’un accord, même implicite. Qui ne dit mot, ne consent pas toujours’’.

Selon lui, ‘’il est important pour les gouvernants de savoir lire le silence des gouvernés et de décrypter les signes des temps, comme le conseille Honoré N’Gbanda NZambo Ko Atumba dans son livre ‘Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du maréchal Mobutu’. L’assurance de maîtriser la situation peut se révéler trompeuse parfois’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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