Dans ses plaidoiries devant le tribunal criminel de Dixinn, l’avocat Jean Baptiste Jocamey Haba a accusé la France d’avoir comploté avec le général Sékouba Konaté et Alpha Condé pour chasser le capitaine Dadis Camara du pouvoir.
Ce conseil de Dadis Camara s’est livré à un exercice pour étayer ses propos. Il dit à qui veut l’entendre que lors de la présidentielle de 2010, ‘’le général Sékouba Konaté a tripatouillé les élections pour donner le pouvoir au perdant. M. le président, est-ce que le profit tiré que les faits commis le 28 septembre 2009 au stade éponyme ne sont pas justifiés à l’égard du général Sékouba du 28 septembre ? C’est une évidence. On ne peut nier cette évidence’’.
‘’Le président Alpha Condé, l’autre commanditaire, a-t-il gagné ?’’, s’interroge-t-il, ajoutant que ‘’nous sommes dans la démonstration du profit obtenu par la personne à qui profite le crime. Qu’est-ce que le président Alpha Condé a gagné ? Il est effectivement arrivé au pouvoir et l’a exercé pendant 11 ans’’.
‘’On me demandera peut-être qu’est-ce que la France a gagné comme profit ? En parlant de commanditaires, j’ai parlé du président Sarkozy que j’accuse, de Bernard Kouchner, de l’ambassadeur de France en Guinée Jean Graebling, du fameux responsable des renseignements que j’accuse aussi. Son sort a été scellé là. Qu’est-ce que la France a gagné ?’’, se demande-t-il.
Aux dires de Maitre Haba, ‘’le 28 septembre est la revanche d’une puissance humiliée à la même date 51 ans plus tôt. Le 28 septembre 2009 était le 51e anniversaire du référendum qui a ouvert la voie à notre indépendance le 2 octobre 1958. Cette puissance humiliée, c’est bien la France qui ne veut pas que la Guinée commémore la date de la chute de l’empire colonial français en Afrique’’.
Il fait remarquer que pour ‘’éliminer Thomas Sankara, on a utilisé Blaise Compaoré. Pour éliminer Lumumba, on a utilisé Mobutu. Pour éliminer Sylvanus Olympio, on a utilisé Étienne Eyadéma Gnassingbé. Pour éliminer le président Dadis, il fallait utiliser le général Sékouba Konaté, passer par des hommes de la Guinée. C’est la même politique coloniale’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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