Dakar, le 4 octobre 2024 past infodujour.sn
La note de crédit du Sénégal a récemment été révisée à la baisse par l’agence Moody’s, passant de Ba3 à B1, avec une mise sous surveillance et une perspective stable. Cette révision reflète l’augmentation du déficit budgétaire et du niveau d’endettement observés au cours de la période 2019-2023. Les résultats préliminaires de l’audit des finances publiques, présenté le 26 septembre 2024, confirment ces tendances, posant ainsi un défi majeur pour l’économie sénégalaise.
Cette révision est le résultat d’un audit approfondi commandé par les plus hautes autorités du pays et conduit sous la direction du Ministère des Finances et du Budget, conformément à la loi de transparence en vigueur depuis 2012. Cet exercice vise à garantir la bonne gouvernance des finances publiques et la crédibilité du Sénégal auprès des partenaires internationaux et des investisseurs.
Une réponse proactive face à une situation critique
En réponse à cette situation, le Ministère des Finances et du Budget a réaffirmé la détermination du gouvernement à mettre en œuvre des réformes ambitieuses pour maîtriser la dette et réduire le déficit public. Ces réformes s’inscrivent dans le cadre des engagements pris au sein de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine) et de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest), organisations régionales dont le Sénégal est membre. L’objectif affiché est d’atteindre une réduction significative du déficit dès 2025, tout en définissant une trajectoire claire pour abaisser le taux d’endettement à court et moyen terme.
Des réformes structurelles pour renforcer la gestion financière
Pour atteindre cet objectif, le gouvernement entend mettre en place des réformes structurelles visant à renforcer l’intégrité de la gestion des finances publiques. Ces réformes incluront l’adoption de systèmes financiers intégrés et informatisés, permettant une meilleure gestion des ressources de l’État, ainsi que le renforcement des mécanismes de contrôle et de coordination institutionnelle. Ces mesures visent à garantir une prise de décision plus efficace et une plus grande transparence dans la gestion des finances publiques.
Le Sénégal entend poursuivre sa collaboration avec ses partenaires financiers internationaux, notamment la Banque Mondiale, le FMI, l’UEMOA, la CEDEAO, la BCEAO, la Banque Africaine de Développement, et la BOAD, pour améliorer la gestion de la dette et renforcer la gouvernance financière. Ces institutions jouent un rôle clé dans l’accompagnement technique et financier du Sénégal, et leur appui est essentiel pour garantir la réussite de ces réformes.
Un partenariat renforcé avec les institutions régionales et internationales
Le gouvernement sénégalais est conscient de l’importance de se conformer aux normes et recommandations des institutions régionales, telles que l’UEMOA et la CEDEAO, pour assurer la stabilité économique du pays. En adhérant aux meilleures pratiques en matière de gouvernance et de transparence, le Sénégal espère restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires, malgré la révision de la note de crédit.
Par ailleurs, le gouvernement reste ouvert au dialogue avec ses partenaires internationaux tout au long de ce processus de réformes. Cet engagement vise à garantir une coopération fluide et une compréhension mutuelle des défis à relever, pour construire un avenir économique stable et prospère pour le pays.
Des perspectives positives malgré les défis
Malgré la baisse de la note de crédit, le Sénégal dispose d’opportunités significatives pour renforcer sa résilience économique. En menant des réformes ambitieuses, en diversifiant son économie et en maîtrisant ses finances publiques, le pays peut inverser la tendance négative et retrouver une trajectoire de croissance durable.
Le Sénégal possède d’importantes ressources naturelles, notamment le pétrole et le gaz récemment découverts, qui, s’ils sont bien gérés, peuvent devenir des moteurs puissants de développement économique. Les bourses d’excellence récemment annoncées pour former les jeunes dans les métiers du pétrole et du gaz témoignent de la volonté du gouvernement de préparer la main-d’œuvre nationale aux défis de cette nouvelle industrie.
À court terme, le gouvernement se concentrera sur la réduction du déficit et l’amélioration de la gestion de la dette, tout en continuant à investir dans des secteurs stratégiques comme l’énergie, les infrastructures et l’éducation. Ces investissements sont essentiels pour stimuler la croissance et créer des emplois, tout en garantissant une répartition équitable des bénéfices du développement.
Un engagement envers la transparence et la communication
Le Ministère des Finances et du Budget s’engage à tenir informé le public et les parties prenantes de l’avancement des réformes engagées. Des mises à jour régulières seront fournies par le biais de communiqués de presse, de conférences et de plateformes officielles. Cette démarche vise à garantir la transparence des actions gouvernementales, et à rassurer les citoyens sur les mesures prises pour améliorer la situation économique du pays.
Le communiqué de presse du 4 octobre 2024 marque un tournant important pour l’économie sénégalaise. Malgré les défis, le gouvernement est déterminé à prendre les mesures nécessaires pour rétablir la stabilité et assurer un avenir prospère pour l’ensemble de la population. La voie de la réforme est exigeante, mais elle est également porteuse de promesses pour un Sénégal plus résilient et mieux préparé aux défis mondiaux.
Conclusion
La révision de la note de crédit du Sénégal par l’agence Moody’s met en lumière les défis auxquels le pays doit faire face, mais elle constitue également une opportunité pour entreprendre des réformes essentielles. Le gouvernement a exprimé sa volonté de travailler main dans la main avec les partenaires internationaux et régionaux pour renforcer la transparence et la gouvernance des finances publiques. En poursuivant ses efforts de réforme et en diversifiant son économie, le Sénégal peut non seulement améliorer sa situation financière, mais aussi garantir un développement inclusif et durable à long terme.