Ce vendredi 31 mars, un ancien collaborateur d’Alpha Condé a fait un grand déballage sur la genèse du troisième mandat de l’ex-pensionnaire de Sékhoutouréyah. Mohalim Touré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, accuse Elhadj Sekhouna Soumah d’être l’initiateur du référendum constitutionnel, avant de donner des détails sur la cause du divorce entre le Kountigui de la Basse Guinée et l’ancien président de la République.
De passage ce vendredi 31 mars dans l’émission Mirador, ce conseiller à la présidence sous Alpha Condé a indiqué que tout est parti du soutien sollicité par Elhadj Sékhouna Soumah auprès de l’ancien Premier ministre Kassory Fofana pour briguer le poste de chef coutumier de la Bbasse Côte.
‘’Après cela, il a promis à Kassory qu’il va accompagner le gouvernement. C’est son petit frère. Il a juré qu’il sera là politiquement et socialement pour nous accompagner. Cela a rassuré le Premier ministre à l’époque. Voilà comment la machine a été lancée pour mettre Elhadj Sékhouna Soumah comme Kountigui de la Basse Guinée. Honnêtement, je jure sur le Coran que s’il est devenu Kountigui de la Basse Côte, il le doit à Kassory Fofana et à Alpha Condé’’ a assuré Mohalim Touré.
Il révèle que c’est à partir de là qu’est née l’idée d’un référendum constitutionnel permettant à Alpha Condé de briguer un troisième mandat. ‘’Le concepteur du référendum pour ce fameux troisième mandat, pour la première fois que je l’ai entendu de mes oreilles, c’était avec le kountigui de la Basse Côte en 2017’’, affirme M. Touré.
La genèse du 3e mandat d’Alpha Condé
Lors d’une visite au palais Sekhoutoureyah, alors qu’Elhadj Sekhouna Soumah était venu remercier le président pour son intronisation comme kountigui, l’idée du 3e mandat surgit a été exposée par le chef coutumier.
‘’Il a dit à Alpha Condé : ‘Mon neveu, président, je suis venu te dire merci. Merci pour ce que tu es en train de faire pour les fils de la Basse Guinée. Président, aujourd’hui est un grand jour pour nous. Je vais vous faire une déclaration. Kassory n’est pas au courant et personne d’autres d’ailleurs. Mais moi pour te montrer ma fidélité. Mouloukou était le concepteur du référendum pour le général Lansana Conté. Je me rappelle bien. C’est grâce à eux que Lansana Conté, grâce aux malinkés que le référendum de Lansana Conté a été effectif. Donc on a une dette envers vous les malinkés. Il faut que les soussous remboursent cette dette envers les malinkés en organisant un référendum pour te permettre de briguer un troisième mandat’. Je me rappelle du regard du président qui a regardé Kassory. Il a dit à Kassory : ‘Vous êtes là pour ça ?’ avec un ton ferme. Parce que le président était surpris par cette proposition’’, relate Mohalim Touré.
‘’Kassory dit au président : ‘Grand frère, je suis aussi surpris. Nous sommes en 2016-2017 maintenant. IL reste encore trois ans, on a le temps de réfléchir. Il ne faut pas que cela perturbe un peu le projet qu’on vient de déclencher. Si ça te convient à partir de 2018-2019, on peut encore l’appeler pour cela. Ainsi, on t’accompagnera dans la fidélité’. Quand on est sortis de la rencontre, Kassory n’était pas à l’aise. Le président était content. C’est entre 2017-2018 que moi-même, Elhadj Sekhouna et Seydina Alya, on s’est mis dans la danse. C’est à partir de ce jour-là qu’on a commencé à construire les rails pour le train du troisième mandat’’, poursuit-il.
Divorce entre Alpha Condé et Elhadj Sékhouna
Il assure que le divorce entre Alpha Condé et le chef coutumier est parti du financement pour la campagne du troisième mandat afin de faire adhérer tous les sages de la Basse Guinée à l’idée du référendum constitutionnel.
‘’Pour la campagne du troisième mandat, le président Alpha Condé a donné au vieux Sékhouna trois voitures 4×4. Il y a des montants que je me réserve de dire. Mais pour la première sortie du Kountigui de la Basse Côte pour aller vers les huit préfectures de la Basse Guinée, le budget était à 500 millions GNF. C’est à moi que le président a remis l’argent pour le lui envoyer. Le divorce est parti entre eux quand on a réuni 500 imams à Dubreka chez Elhadj Sekhouna. Ce jour-là, tous les fils de la Basse Côte qui ont accompagné Alpha Condé dans son projet de référendum pour le troisième mandat y étaient. Je me rappelle qu’on avait donné 200 millions pour ceux qui ont lu le Coran. C’est Elhadj Sekhouna qui a réuni les 500 imams chez lui pour qu’il prie pour le troisième mandat qu’il a mis en place. Cela a été un grand succès. Il m’a dit que les 200 millions étaient peu, d’appeler le président pour que ceux qui ont lu le coran aient au minimum 1 million chacun. Donc on a fait le calcul. Je lui ai dit que je vais appeler le président pour lui dire d’envoyer 300 millions GNF. Chose qui a été faite. C’est pour vous dire que l’ambiance entre le président et le Kountigui était vraiment bonne. On était tous surpris de voir leur dos-à-dos. Je suis obligé de vous dire la vérité, c’est à cause de l’argent qu’il y a eu divorce entre les deux’’, assure le conseiller à la présidence.
‘’Après cette première étape de prières, j’ai appelé le président pour lui dire que l’étape de la sensibilisation arrive. A l’époque le vieux appelait cette sensibilisation ‘sous-marin’. C’était le code. Les sages qui n’étaient pas avec nous, pour qu’ils viennent, le budget était jusqu’à deux milliards GNF. Le président a dit que si c’est le commerce, qu’il n’est pas plus là-dedans. C’est là-bas que les déchirures ont commencé’’, ajoute M. Touré.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
00224 621 77 38 52/[email protected]
