Au lendemain des manifestations de rue enregistrant plusieurs morts, la Communauté internationale s’est fait entendre, tout en appelant au dialogue entre les acteurs sociopolitiques et la junte au pouvoir. Le leader du mouvement Nos valeurs communes assure que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) veut jouer la montre.
Pour Etienne Soropogui, il est important qu’un ‘’cadre de discussions soit mis en place’’ pour un ‘’retour rapide à l’ordre constitutionnel’’.
Selon lui, la question liée à la durée de la transition doit être examinée de manière concertée. Après, dit-il, il faudra trouver un ‘’compromis’’ autour notamment de l’organe électoral.
Aux dires de l’ancien commissaire de la CENI, le cadre de concertation mis en place par la junte ‘’ne parait pas assez sincère. Nous avons l’impression que la junte essaie de jouer la montre pour rester au pouvoir le plus longtemps possible et ne fait pas l’effort de s’ouvrir pour qu’ensemble, main dans la main, nous puissions prendre des décisions qu’il faut pour sortir de cette transition’’.
Etienne Soropogui dit être conscient qu’il a recouvert la liberté suite au coup d’Etat du 5 septembre. Il déclare avoir l’impression de vivre sous le pouvoir d’Alpha Condé. ‘’Aujourd’hui, l’essentiel des libertés sont compromises, les leaders de la société civile et politiques ont des difficultés de sortir du territoire national. Parce que les passeports sont confisqués, les militaires sont revenus au niveau de principales artères de Conakry. Je n’ai aucune garantie qu’une dizaine de pickups ne descendent pas chez moi, devant mes enfants et trimbaler dans un endroit que je ne connais pas’’, craint-il.
Aujourd’hui, insiste cet allié de Dalein, ‘’tout est en train d’être fait pour qu’un certain nombre de compatriotes soient intimidés afin de cesser la lutte. Mais les gens doivent comprendre que ce n’est pas parce qu’on a peur de mourir ou d’aller en prison qu’on va laisser l’idéal démocratique pour lequel nous sommes en train de nous battre depuis un certain temps se faire piétiner par un groupe de militaires qui vient de prendre le pouvoir’’.
Il espère que la CEDEAO prendra ses responsabilités de ramener les uns et les autres à meilleurs sentiments afin que ‘’nous puissions nous remettre autour la table. Malheureusement, si nous n’obtenons rien, nous serons obligés de relancer les manifestations’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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