Plus de six mois après la chute de l’ancien président Alpha Condé, l’avocat Mohamed Traoré assure que la principale préoccupation reste de nos jours la durée de la période de la transition.
La durée de la transition au Burkina est désormais connue. L’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée estime que la fixation de la durée de la transition tient compte de plusieurs facteurs.
‘’Au Burkina Faso, un délai de 36 mois a été retenu à la suite d’une concertation des forces vives de la Nation. Parmi les principales missions assignées aux autorités de la transition figurent en priorité la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire national, le renforcement de la gouvernance et la lutte contre la corruption’’, indique Mohamed Traoré.
Au Mali, ajoute-t-il, ‘’ce sont presque les mêmes motifs qui sont invoqués pour une transition plus longue (6 mois à cinq ans).Cela pourrait, dans une certaine mesure, se comprendre en raison des problèmes sécuritaires constatables qui se posent dans la partie septentrionale du pays, l’occupation d’une partie du territoire par des groupes armés ; une situation qui se traduit par l’absence de l’État sur une bonne partie de ce territoire national’’.
Dans un tel contexte, poursuit Me Traoré, ‘’il serait difficile et même impossible d’organiser des élections dans tout le pays, disent les militaires au pouvoir et leurs soutiens. C’est un argument qui n’est pas dénué de pertinence. Ainsi, l’armée se donne pour mission de restaurer l’intégrité du territoire national avant l’organisation d’élections inclusives marquant le retour à l’ordre constitutionnel’’.
Selon cet avocat, en ce qui concerne la Guinée, ‘’l’on est fondé à se demander ce qui pourrait justifier une transition excédant deux ou trois ans au maximum dès lors que le pays n’est pas confronté à des problèmes de sécurité liés au terrorisme ou d’occupation de son territoire’’.
‘’Si un pays confronté au phénomène du terrorisme s’engage dans une transition de trois ans tout au plus, qu’est-ce qui pourrait justifier que la Guinée qui connaît une situation stable au point de vue sécuritaire, aille au-delà de deux ans de transition ? La récupération des biens de l’État ? La lutte contre les infractions économiques et financières ?’’, souhaite savoir Me Traoré.
Pour lui, ‘’s’il est possible de réaliser la première opération dans un délai relativement court, la lutte contre les infractions économiques et financières est un travail de tous les jours. C’est d’ailleurs l’une des missions quotidiennes d’un gouvernement. Aucune transition, quelle qu’elle soit, ne peut endiguer ce phénomène, à moins que la transition ne devienne plusieurs mandats de suite en dehors de toute élection’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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