Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) déplore que plus de cinq mois après la chute brutale d’Alpha Condé, la junte militaire peine à organiser un dialogue national inclusif pour mener une transition apaisée.
Cellou Dalein Diallo prévient le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) que l’absence du dialogue entraine des conflits dans un pays.
‘’Je n’étais pas le seul à proposer très tôt un dialogue afin que les fils du pays se parlent. Lorsque vous avez dissous l’Assemblée nationale, déposé le président qui prétendait être élu, suspendu la constitution, il n’y a plus de légitimité. Vous vous engagez à donner aux civils le pouvoir à l’issue d’élections’’, indique l’ancien Premier ministre.
Cellou Dalein estime que ‘’les partis politiques ne forment pas une corporation. On est des concurrents, mais on peut apporter notre contribution pour une gestion apaisée de cette transition pour qu’il y ait le consensus, régler les conflits et les gérer, mais on n’a pas été entendus. C’est à travers la presse qu’on dialogue avec le CNRD et le gouvernement. Ce n’est pas normal’’.
‘’Qu’est-ce qui nous coûterait de nous retrouver autour d’une table pour dire voilà le problème. On veut aller vers la mise en place d’institutions légitimes parce qu’on est dans une période d’exception où il n’y a pas de repère et de légitimité. Comment allons-nous le faire en tant que frères ?’’, s’interroge-t-il.
Le président de l’UFDG assure que l’absence de dialogue crée des suspicions entre la junte et la classe politique. ‘’Les uns prêtent des agendas cachés aux autres et de mauvaises intentions, mais où on va ? S’asseoir, présenter les propositions des uns et des autres, les confronter essayer de trouver un consensus, mais on n’a pas été entendus’’, souligne-t-il.
‘’Des décisions sont prises, on accompagne certaines, on conteste d’autres. Si on conteste ou on émet des réserves, on nous dit qu’on est contre le CNRD, alors qu’on aurait pu en parler lors d’un dialogue. Est-ce que cette décision nous paraît judicieuse ? Est-ce qu’on peut la prendre pour le gouvernement, CNT ? Une telle proposition est mise par un concurrent d’un autre parti qui ne me semble pas opportune, est-ce qu’on peut l’écarter ? L’absence du débat est source de conflits’’, alerte Cellou Dalein Diallo.
Il rappelle que ‘’toutes les autres transitions, il y a un dialogue à côté. Est-ce que les assises règlent le problème ? Je dis que les assises n’étaient pas nécessaires. Si on va à l’intérieur, on s’adresse à qui ? C’est à chaque citoyen ? J’imagine que le CNT vient à Forécariah pour s’adresser à l’imam, parce qu’il n’y a personne qui représente la population. Les partis politiques qui doivent participer aux élections sont là. Les seuls élus à l’intérieur, ce sont les élus des communes’’.
‘’Le peuple veut le consensus, on n’acceptera pas n’importe quoi. Il ne s’agit pas de chercher une légitimité, de prendre des décisions qui sont contraires aux principes et règles de démocratie et l’état de droit et de les imposer aux guinéens. On aurait pu trouver un consensus en confrontant nos idées’’, conclut-il.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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