Dalein à la junte : ‘’Personne n’a la légitimité d’imposer à l’autre ce qu’il pense être bon pour le peuple’’


Le samedi 5 février, à l’occasion l’assemblée générale de son parti, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a souligné la nécessité pour la junte militaire de dialoguer avec les acteurs sociopolitiques de notre pays. Cellou Dalein Diallo indique au colonel Mamadi Doumbouya que le manque de concertation conduit à des conflits. 

L’ancien Premier ministre conseille au président de la transition d’éviter de commettre les mêmes erreurs que ses prédécesseurs.

‘’Je veux que colonel Doumbouya soit le père de la démocratie en évitant, comme il le dit, de commettre les erreurs du passé. S’il organise des élections libres et transparentes et laisser les guinéens choisir leurs dirigeants et respecter la vérité des urnes, il sera grand dans l’histoire de notre pays. Qu’il ne se fasse pas entrainer par des mains noires qui lui disent : ‘Tel est mauvais, c’est tel autre qui doit gouverner’. Il faut qu’on sorte de ça pour développer le pays’’, indique le président de l’UFDG

Cellou Dalein Diallo estime que ‘’lorsqu’on est dans un régime d’exception, l’assemblée nationale et la constitution sont dissoutes. Celui qui prétendait être élu a été déposé. Il faut qu’il y ait un dialogue pour rechercher le consensus. Personne ne peut s’arroser le droit de dire : ‘C’est moi qui connais ce que le peuple veut. Donc on va décider conformément à la volonté du peuple’’’.

Aujourd’hui, note-t-il, ‘’les parti politiques sont appelés à présenter des candidats aussi bien aux élections législatives, communales et qu’à la présidentielle. Ils sont les premiers intéressés par la transition. Qu’on se retrouve en tant que frères pour savoir quelle orientation i faut donner à notre action pour éviter les malentendus et les conflits’’.

L’ancien Premier ministre rappelle que ‘’les évènements tragiques du 28 septembre sont la conséquence de la rupture du dialogue. Il faut tirer les leçons pour ne pas commettre les erreurs du passé. Il faut s’entendre. Nous sommes des êtres rationnels, patriotes, acceptons de confronter nos idées. Mais si chacun s’ancre dans ses préjugés et considère que l’autre a un agenda caché, ça ne marchera pas’’.

‘’Confrontons nos points de vue dans un cadre de dialogue structuré. Nous avons fait plusieurs dialogues. Je souhaite que ce cadre de dialogue soit là et que nous examinons quelle est la meilleure formule. La constitution, c’est la qualité du texte qui fera qu’il n’y aura pas de coup d’Etat. Ce ne sont pas les faiblesses du texte de la loi fondamentale qui ont fait qu’on a violé les droits humains, qu’on a tué en refusant la justice aux victimes’’, estime-t-il.

Le président de l’UFDG souhaite que par le dialogue et la concertation, ‘’on aplanisse nos divergences et nos malentendus s’il y en a’’, tout en prévenant la junte militaire que ‘’personne n’a la légitimité d’imposer à l’autre ce qu’il pense être bon pour le peuple’’.

A l’en croire, ‘’la représentation nationale, quelles que soient les conditions, est censée être l’émanation du peuple. C’est l’assemblée nationale qui est habilitée à voter des lois qui s’impose à tous les citoyens. Il faut qu’on accepte de se parler pour éviter beaucoup de choses et à contribuer à préserver la paix’’.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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