Le médecin et acteur de la société civile guinéenne n’a pas mâché ses mots dans son discours lors de la session inaugurale du Conseil national de la transition (CNT). Dansa Kourouma a dénoncé la mal gouvernance qui a caractérisé l’appareil étatique guinéen sous le règne d’Alpha Condé.
Dansa Kourouma, dans son discours inaugural, a indiqué que ‘’l’entrée en fonction de ce Conseil national de la transition se fait à un moment où les guinéens se regardent et s’interrogent sur l’avenir du pays vers lequel ils se projettent’’.
Il dit plus que jamais convaincu que ‘’les guinéens veulent croire, espérer et rêver, malgré les vicissitudes de l’histoire récente de notre nation, qui les poussent au scepticisme et au doute. En effet, ils ont pris l’habitude de trébucher douloureusement sur des obstacles dressés inutilement sur leur chemin par ceux qui avaient été investis de la charge de les conduire vers le bonheur’’.
Il rappelle que ‘’ces dernières années, le peuple éreinté, lassé de manifester, sans succès, excédé face à un exercice révoltant de la puissance publique, s’était fléchi à observer, souffrant en silence, face à une autocratie rampante qui étouffait, dans ses tentacules, tout espoir de bien-être, de respect des libertés individuelles et publiques’’.
‘’En effet, à tous les niveaux de la vie nationale, la déliquescence de l’’Etat obstruait toute progression vers l’éradication de la pauvreté et de l’indigence dans la perspective d’un développement durable. Les espoirs suscités par les élections pluralistes se sont vite estompés, cédant imparablement sous les assauts répétés d’un système incapable de prendre ses responsabilités, sourd aux cris de détresse d’un peuple pourtant vaillant, qui lui a, en toute confiance, délégué le privilège de diriger son destin, se gaussant des atermoiements du citoyen’’, dénonce le président du CNT.
Sur le plan économique, martèle-t-il, ‘’l’annonce ou l’espérance d’une croissance économique ne s’est pas toujours accompagnée d’une transparente et équitable répartition du revenu ou du patrimoine national. Cette posture morale n’a jamais été une préoccupation des tenants du régime. L’exploitation des fabuleuses richesses minières n’a jamais profité aux guinéens. Les revenus tirés des diverses ressources naturelles et humaines n’ont point servi de tremplin au développement, pas d’eau potable dans un pays où la distance moyenne entre deux fleuves, entre deux rivières, entre deux ruisseaux est insignifiante’’.
Parlant de l’électricité, il affirme que le courant reste encore précaire dans le pays dit château d’eau de l‘Afrique de l’Ouest. Il estime que malgré que la Guinée dispose de ‘’plaines fertiles et de bas-fonds innombrables, avec une main-d’œuvre considérable, les populations guinéennes n’en ont tiré aucun bénéfice à cause d’une politique agricole des plus aléatoires’’.
‘’Dans ce pays aux ressources naturelles inestimables, l’observateur peinerait à comprendre la persistance de la disette qui sévit partout, particulièrement en période de soudure. L’exploitation minière n’a eu aucun impact positif sur la vie des ménages guinéens. A l’environnement rageusement balafré dans les zones minières, s’ajoute la pollution des rivières et des fleuves, rendant plus sévère la perturbation de la vie des communautés rurales’’, conclut-il, peignant ainsi en noir la gouvernance d’Alpha Condé.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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