Bah Oury : ‘’la CEDEAO aurait dû présenter des excuses au peuple de Guinée’’


[dropcap]A[/dropcap]u terme d’une session ordinaire tenue le dimanche 7 novembre à Accra, les dirigeants de la CEDEAO ont durci les sanctions contre le colonel Mamadi Doumbouya et ses hommes. L’institution sous-régionale exige la libération sans condition d’Alpha Condé et l’organisation d’élections crédibles et transparentes dans un délai de six mois.

Amené à commenter les agissements de la CEDEAO, le président de l’Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG) a soutenu que les dirigeants de cette institution ont fermé les yeux sur la crise dans notre pays.

‘’La CEDEAO ne nous a pas écoutés lorsqu’on a fait appel à elle afin de venir en aide à la Guinée. Ils ont fermé les yeux et laissé [Alpha Condé faire]. Donc la CEDEAO aujourd’hui aurait dû présenter des excuses au peuple de Guinée’’, estime Bah Oury, invité des Grandes gueules.

Pour l’ancien ministre de la Réconciliation nationale, la CEDEAO, lors du débat sur le changement constitutionnel en Guinée, aurait dû ‘’accentuer la pression et refuser systématiquement que M. Alpha Condé aille jusqu’au bout dans sa logique suicidaire de changer la constitution de 2010’’.

Il assure que ‘’l’Union africaine condamne les coups d’Etat, mais elle n’a pas condamné le coup d’Etat constitutionnel perpétré en Guinée le 22 mars 2020. De ce point de vue, il y a du deux poids deux mesures. C’est pourquoi, les organisations régionales et continentales devraient fait amende honorable aux yeux du peuple de Guinée’’.

Sur le délai de six mois que la CEDEAO impose à la junte militaire pour organiser des élections libres et transparentes, Bah Oury affirme que les dirigeants de l’organisation sous-régionale devraient ‘’prendre conscience de la nécessité de savoir que ce qui se passe en Guinée est une opportunité nouvelle d’amener le pays dans une nouvelle dynamique de stabilité et non dans une dynamique de retour en arrière’’.

‘’Au lieu d’accompagner la Guinée de manière efficace et concertée, la CEDEAO nous dit qu’on doit faire ceci et cela dans un délai de six mois’’, déplore-t-il, affirmant que l’institution ‘’manque de tactique et n’a pris en compte les susceptibilités et les sensibilités de la Guinée qui, certes, veut être accompagnée, mais ne veut pas répéter les erreurs du passé. Notre pays ne veut pas se précipiter à faire des choses uniquement pour plaisir à des gens au risque de sacrifier l’avenir de la Guinée’’.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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