Abdoulaye Bah de l’UFDG sabre la CEDEAO et l’Union africaine : ‘’Nous n’avons aucune leçon à recevoir…’’


[dropcap]L’[/dropcap]ancien président de la délégation spéciale de Kindia voit d’un mauvais œil la CEDEAO et l’Union africaine qui appellent la junte à libérer l’ancien président Alpha Condé. Abdoulaye Bah, sorti récemment de prison, estime que le chef de l’Etat déchu doit être jugé pour tous les crimes économiques et de sang commis sous son magistère. 

Ce proche de Cellou Dalein Diallo, accordant son pardon à Alpha Condé pour l’avoir emprisonné pendant près d’un an, estime l’ex-président de la République doit être jugé pour servir d’exemple aux prochains dirigeants.

‘’La justice n’est pas la vengeance. La justice, c’est pour corriger les torts causés à un moment donné dans l’histoire de la nation pour que nos enfants, leurs enfants et de nous-mêmes qui cherchons le pouvoir ne perdons pas la tête, que le sang ne nous monte pas au cerveau (…). C’est pour que nous nous-mêmes, nos enfants, une fois au pouvoir ne changent pas la Constitution pour rester au pouvoir’’, indique Abdoulaye Bah dans l’émission Mirador.

‘’Je pardonne à Alpha Condé et tous ceux qui l’ont aidé à me mettre en prison. Personnellement, je lui pardonne. Il ne savait pas ce qu’il faisait, l’ignorance l’a poussé à me mettre en prison. Cela dit, on est une nation et il y a eu des gens qui ont perdu la vie en prison. Quatre détenus sont morts dont Roger Bamba. Nous, on a eu de la chance de sortir de prison sans mourir’’, ajoute-t-il.

Il demande à la CEDEAO et à l’Union africaine, qui souhaitent la libération d’Alpha Condé, de rester loin de cette affaire.

‘’La CEDEAO et l’Union africaine nous mettent mal à l’aise. Dans les chartes de la CEDEAO, il est interdit de s’éterniser au pouvoir, de modifier les Constitutions en vue d’un 3e, 4e, 5e mandat ou d’un pouvoir à vie. Cette CEDEAO était où pendant qu’on violait nos filles à Wanindara ? Elle était où pendant qu’on abimait les corps de nos frères à Wanindara, Soronkoni, Coyah ? Elle était où lorsqu’on tuait à bout portant des enfants à la fleur de l’âge à Conakry’ ?’, s’interroge M. Bah.

Selon lui, ‘’la CEDEAO et l’Union africaine ne sont pas crédibles aux yeux des guinéens. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de la part des gens qui sont restés inertes, froids face à la mort de nos frères et la violence contre nos femmes. L’affaire, elle est guinéo guinéenne. Qu’on nous laisse pour que nous puissions tracer notre histoire. Alpha Condé doit répondre de ses actes’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

004 621 77 38 52/[email protected]



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