Le président du Mouvement démocratique (MoDeL) a fait une analyse, ce lundi 9 octobre, sur la conduite de la transition par le CNRD. Aliou Bah se dit inquiet et craint une confiscation du pouvoir par le colonel Mamadi Doumbouya.
Le leader du MoDeL assure que malgré tous les conseils, tous les signaux d’avertissement, la transition conduite par le colonel Doumbouya va dans un sens non souhaité.
‘’On n’a même l’impression que ce n’est plus une transition qui est en cours, mais plutôt l’exercice d’un mandat, mais de façon subtile. On est carrément sorti du vocabulaire de la transition parce que certains croient que c’est un détail lorsqu’on les met en garde pour ne pas appeler le colonel Mamadi Doumbouya président de la République. C’est un humain. Il ne faudrait pas donner aux gens l’opportunité d’être autosuffisants, de réveiller l’orgueil en l’humain en lui faisant croire qu’il est ce qu’il n’est pas’’, indique-t-il dans Mirador.
‘’Il ne peut y avoir la prétention d’être ce qu’il n’est pas. Le jour qu’il voudra devenir le président de la République, il va se présenter à des élections en tant que civil si c’est ce qu’il souhaite. S’il est élu par les guinéens de façon respectueuse, les institutions vont l’investir. Mais en attendant, toute démagogie allant dans le sens de lui faire porter une casquette dont il n’a pas le mérite serait prétentieux et manquer de respect au peuple de Guinée’’, ajoute Aliou Bah.
Il reste convaincu qu’aujourd’hui tout porte à croire que la junte veut fabriquer un dirigeant à imposer aux guinéens.
‘’Apparemment, il y a deux scénarios sur lesquels on travaillait. Il s’agit de comment neutraliser les acteurs politiques représentatifs, faire en sorte qu’on fabrique les gens qui sont à sa dévotion et après imposer aux guinéens, comme on l’avait fait de par le passé, quelqu’un qui ne serait pas le choix de la majorité’’, souligne M. Bah.
Ce scénario n’ayant pas véritablement prospéré pour le moment, ajoute-t-il, ‘’on essaie de penser à l’idée de ce qui est arrivé en 1993 pour faire durer la transition, torpiller le processus, trouver des arguments de report autant que possible’’.
Pour le dirigeant du MoDeL, ‘’au regard de tout ce qu’il y a comme combines, elle (une candidature du colonel) devient de plus en plus plausible. C’est ce qu’on est en train de fabriquer. En le voyant, j’ai l’impression que lui-même commence déjà à intégrer cela dans sa façon de fonctionner. Tous ceux qui lui miroitent cette possibilité de passer par la roublardise pour ne pas respecter son engagement sont ses ennemis dont il doit se débarrasser dès maintenant’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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