[dropcap]L[/dropcap]es relations sont froides entre Alpha Condé, Macky Sall du Sénégal, Umaro Embalo Sissoko de la Guinée Bissau et Mahamadou Issoufou du Niger. Le chef de l’Etat guinéen accuse son homologue sénégalais d’accepter que son pays serve de base arrière à la déstabilisation de la Guinée.
Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le président de la République a évoqué les raisons qui l’ont poussé à décider, de manière unilatérale, à fermer les frontières guinéo-sénégalaises, depuis septembre
‘’Cela fait un moment que, comme à l’époque où Senghor et Sékou Touré s’affrontaient, toutes les tentatives de déstabilisation de la Guinée viennent du Sénégal. Le président Macky Sall m’ayant assuré qu’un réel projet n’entrait pas aucunement dans ses intentions’’, explique-t-il.
‘’Je lui ai proposé d’organiser des patrouilles mixtes à la frontière pour empêcher les infiltrations d’éléments hostiles’’, indique le locataire de Sékhoutouréyah avant de regretter : ‘’Cela ne s’est pas fait. J’ai donc demandé à mon ministre de la Défense de formuler de nouvelles propositions’’.
Il précise que ‘’nous avons déjà rouvert notre frontière avec la Sierra Leone. Il n’y a pas de raison que celle avec le Sénégal reste indéfiniment fermée. Je n’ai, à titre personnel, aucun problème avec ce peuple frère, dont l’élite m’a soutenu quand j’étais en prison. Je suis totalement ouvert avec la coopération, mais la sécurité de la Guinée passe avant tout’’.
Sur ses relations avec son homologue de la Guinée Bissau Umaro Embalo Sissoko, Alpha Condé souligne que ‘’c’est un autre problème dont je préfère ne pas parler’’.
Réélu pour un troisième mandat, le numéro 1 guinéen ne digère pas l’attitude de Mahamadou Issoufou du Niger dans le débat sur le changement constitutionnel en Guinée.
‘’Moi, je ne me mêle pas des affaires intérieures des autres pays. On sait très bien ce qui s’est passé, il y a un an, quand le président en exercice de la CEDEAO a voulu téléguider une mission de chefs d’Etat, envoyés comme des toutous pour empêcher la Guinée de progresser. La manœuvre a échoué. Et la page est tournée. Je n’en veux à personne’’, assure-t-il dans les colonnes de Jeune Afrique.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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