Alpha Condé se la joue modeste : ‘’Par esprit panafricain, nous demandons rarement d’occuper des postes’’


[dropcap]L[/dropcap]e président de la République, Alpha Condé, a pris part jeudi par visioconférence au 12ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Autorité du Bassin du Niger (​ABN). Sept pays sur neuf que compte l’organisation ont participé à la rencontre présidée par Muhamadu Buhari.

En tant que doyen, le locataire de Sékhoutouréyah a mis l’occasion pour faire un rappel historique.

‘’L’Autorité du bassin du Niger a été créée le 21 novembre 1980 à Faranah. Et à cette occasion, le feu président Sékou Touré avait construit des villas du Niger, réservées pour tous les pays [membres]. Donc logiquement, le siège devait être à Faranah. Mais par esprit panafricain, le président Sékou Touré a décidé de transférer ce siège au Niger. Donc il est important de rappeler ce passé panafricain de la Guinée’’, raconte-t-il.

Il poursuit Alpha Condé en précisant que ‘’le président Muhamadu Buhari avait convoqué le Sommet en Guinée pour le mois d’octobre 2019 (…). La date ne correspondait pas aux occupations de certains chefs d’Etat. Mais cela n’a pas empêché que le Conseil des ministres se tienne à Conakry’’.

Depuis, souligne-t-il, ‘’nous avons engagé un certain nombre d’actions. Nous avons décidé de planter un million d’hectares d’arbres autour de toutes les sources des fleuves. Comme vous savez, la plupart des fleuves prennent leur source en Guinée. Nous avons déjà exécuté 455 hectares’’.

Aussi, dit-il, ‘’on a lancé le projet de déguerpissement des orpailleurs clandestins qui empoisonnent ces fleuves. Ensuite, nous avons interdit la fabrication des briques cuites pour éviter la coupe de bois afin de protéger les différents fleuves’’. Parce que, justifie-t-il, étant le château d’eau, ‘’nous avons l’obligation de protéger les différents fleuves non seulement pour la Guinée mais aussi pour les autres pays. Sinon, nous porterons préjudice à tous les pays’’.

Parlant des responsabilités au sein de l’Autorité du bassin du Niger, le président Condé indique à ses homologues que ‘’par esprit panafricain, nous demandons rarement d’occuper des postes. Parce que nous estimons que le panafricain doit remporter sur les intérêts nationaux’’.

Cependant, il regrette que ‘’beaucoup d’activités n’ont pas été faites et nous avons accusé du retard. Or, nous avons un certain nombre de barrages à faire. D’abord, le barrage de Foumi va élever le niveau du fleuve Niger et permettre de nouveau la navigation entre Kankan et Bamako’’.

‘’Dans un pays comme le Mali, il faut irriguer plus de 100.000 hectares. Donc il est extrêmement important que nous ayons un esprit panafricain. Etant victimes du changement climatique, faisons un effort pour faire en sorte de diminuer ses conséquences’’, recommande le numéro 1 guinéen.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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