[dropcap]P[/dropcap]our moi, la politique, ce n’est pas mentir ou jouer. La politique, c’est de transformer les conditions de vie des populations pour un meilleur avenir’’. Tels sont les mots du président de la République, Alpha Condé, lors de sa rencontre mardi avec le chef de le file de l’opposition. Le maitre de Sékhoutouréyah a mis l’occasion à profit pour exhorter les opposants à faire la politique en Guinée.
‘’Personne ne viendra développer ce pays à notre place. Bah Mamadou, Siradio Diallo et moi avons été des opposants en Guinée des années durant. Pendant ce temps, vous [Mamadou Sylla et Cie] étiez du côté du pouvoir. Tout au long des années dans l’opposition, nous n’avons pas cassé même un vélo. Quand nous organisions des manifestations, on avait des brigadiers. Donc personne ne pouvait sortir des rangs. Nous n’avons jamais accepté la violence’’, indique le président de la République.
En 1993, se souvient-il, ‘’j’ai gagné les élections. Quand Conté a dit qu’il a gagné, les militaires sont venus me voir pour dire ‘Tu as gagné’. J’ai dit que je ne suis pas venu en Guinée pour gouverner des cimetières et je suis reparti [en France]. Parce que pour moi, la politique, ce n’est pas mentir ou jouer. La politique, c’est de transformer les conditions de vie des populations pour un meilleur avenir’’.
Aux dires de l’actuel locataire de Sékhoutouréyah, il y a un paradoxe en Guinée. ‘’Un jour, le président Chirac m’a dit ‘Monsieur Condé, je ne comprends pas. De toutes les anciennes colonies françaises de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, c’est la Guinée qui avait plus d’avenir’. Pour ceux qui connaissent l’histoire, avant l’indépendance, nous exportions plus de 200 000 tonnes de bananes, plus de 40 000 tonnes d’ananas’’.
‘’Nous avions des grands planteurs et le port de Benty, c’était pour exporter des produits. Si vous lisez le programme du port en 1949, vous verrez ce à quoi la Guinée était destinée. Malheureusement dans ce pays, nous n’avons pas la culture de l’histoire. Quel que soit le régime, on doit analyser ce qui est négatif et ce qui est positif. Le peuple a sa part de responsabilité là-dedans’’.
En Guinée, déplore le chef de l’Etat, ‘’au lieu de laver le bébé et jeter l’eau sale, nous jetons le bébé avec l’eau sale. C’est vrai que la colonisation nous a fait du mal. Mais elle nous a apporté un mode de fonctionnement pour qu’un Etat marche. Dans l’euphorie de l’indépendance et l’hostilité du gouvernement français, nous avons tout rejeté. Nous n’avons pas cherché à savoir ce qui est positif dans l’action coloniale’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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