Le président de l’Union des forces démocratiques (UFD) s’est prononcé, lundi 5 décembre, sur l’actualité politique de notre pays. Concernant la proposition de la CEDEAO de délocaliser le cadre de dialogue dans un pays de la sous-région afin de le rendre plus inclusif, Mamadou Bah Baadiko estime que c’est peine perdue.
Le leader de l’UFD souligne que son parti a toujours été demandeur du dialogue. Il estime que le CNRD ne se soucie nullement pas de la réussite du cadre de dialogue en cours.
‘’Au plan politique, apparemment, le CNRD ne veut traiter qu’avec des coalitions de partis. Or, nous n’appartenons actuellement à aucune coalition. L’amère expérience vécue montre qu’en Guinée, les coalitions politiques ne sont que des rassemblements hétéroclites, éphémères, faites de manipulations politicardes et d’incessantes guerres de positionnement pour le partage du gâteau’’, déplore Mamadou Bah Baadiko.
‘’Nous considérons que le fait de nous empêcher indirectement de participer à un dialogue sur la transition ne peut pas être fortuit. Beaucoup dans le système politico-ethnique qui a dominé la vie politique de la Guinée jusque-là, n’ont aucune envie d’avoir autour de la table, face à eux, des gens qui soulèvent des questions dérangeantes, surtout avec des arguments auxquels ils ne peuvent pas répondre’’, ajoute-t-il.
Sur la proposition de la CEDEAO de tenir le dialogue hors de la Guinée pour le rendre plus inclusif, Mamadou Bah Baadiko se prononce.
‘’En ce qui concerne le lieu où devrait se tenir le dialogue, il est important de souligner que le fait que ces assises se tiennent hors de la Guinée n’est pas un gage de sérieux et d’efficacité. Nous avons participé au dialogue inter-guinéen en 2009 à Abuja puis à Ouagadougou, sous l’égide de la CEDEAO, justement après les événements du 28 septembre 2009 de triste mémoire. Des milliards avaient été dépensés en pure perte’’, indique le leader de l’UFD.
‘’Le texte d’Accord politique global inter-guinéen que nous avions adopté aux forces vives n’a jamais été signé et pour cause : les dirigeants en vue étaient contre, mais n’osaient pas le dire ouvertement, car ne voulant à aucun prix arriver aux affaires, avec des textes contraignants ! La suite est connue, avec la transition bâclée qui s’est terminée par des élections truquées, sur fond de clivages communautaires’’, ajoute M. Bah.
Selon lui, ‘’si les présentes assises se déportent à l’étranger, uniquement pour permettre à des dirigeants politiques exilés de participer aux travaux, la bonne solution est de créer toutes les conditions pour qu’ils puissent rentrer chez eux, avec toutes les garanties nécessaires de sécurité et de respect de leurs droits. Sinon, on n’aura fait que déplacer le problème, sans le résoudre’’.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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