Bah Oury évoque les conséquences du déguerpissement : ‘’Kaporo-rails a créé une génération révoltée qui n’a plus confiance à l’Etat’’


[dropcap]L[/dropcap]e ministère de la Ville et de l’aménagement du territoire, Ibrahima Kourouma a lancé une opération de libération des emprises de routes. Le président Alpha Condé a annoncé la mise en place d’une commission pour recenser et indeminiser toutes les victimes de déguerpissement disposant de titres de propriétés authentique et valide.

Pour l’ancien ministre de la Réconciliation nationale, ‘’la population de Conakry a fortement augmenté depuis la fin des années 80. Une ville qui faisait à peine 500 mille habitants à l’époque se retrouve aujourd’hui avec des millions de personnes’’.

Bah Oury estime que ‘’si l’Etat n’a pas assumé sa responsabilité, on ne peut pas condamner les gens à chercher à vivre, à se loger et à avoir un lieu où faire des activités économiques’’, faisant remarquer que ‘’les marchés ne sont pas construits. Dans les quartiers, les espaces qui étaient réservées aux marchés, aux maisons de culte, cimetières et terrains pour les jeunes ont été revendus’’.

‘’C’est la rue qui est envahie par des enfants qui n’ont pas eu des airs de jeu, par des marchés dont les espaces qui n’ont pas été correctement aménagés. En fin de compte, on se retrouve dans un environnement qui ne peut pas continuer à être viable’’, analyse-t-il.

Selon le leader de l’UDRG, ‘’les villes qui se développeront dans les 20 et 30 prochaines années seront construites sur des bases pour que la fluidité de la circulation, la mobilité des citoyens, le confort dans les logements, l’accès aux infrastructures collectives soient facilités. Si on ne le fait pas, il va de soi qu’on sera toujours dans le dénuement et dans la pauvreté’’.

A l’Etat guinéen, Bah Oury se demande ‘’s’il faut rendre responsable la population de tout ce qui a été mal fait durant des années quand on veut faire les choses correctement ? En matière de puissance publique, lorsque quelque chose a été mal, en corrigeant cela, il faut prendre des mesures et se donner les moyens’’.

Il apprend au gouvernement que ‘’lorsque les choses se passent conformément, aucun citoyen guinéen ne va pleurer. Quand M. Bana Sidibé était ministre de l’Urbanisme et lorsqu’il fallait construire la route Le Prince, tous ceux qui étaient sur la ligne ont été préalablement indemnisés. Les gens étaient heureux de voir la route passer sur leurs espaces, parce qu’ils savaient qu’ils allaient être conséquemment indemnisés. Il n’y a pas eu de pleurs’’.

‘’Ce qui se passe actuellement, ne fait que renforcer la pauvreté et renforcer les dysfonctionnements, comme Kaporo-rails a créé un environnement avec une génération révoltée qui n’a plus confiance à l’Etat’’, assure-t-il, ajoutant avec insistance : ‘’Faisons attention pour ne pas créer des problèmes qui vont surgir dans 10 ou 15 ans’’, avertit-il.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info 

00224 628 52 64 04/[email protected]



Haut