Le décès de l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), samedi 20 août à l’hôpital Ignace Deen suite à un accident vasculaire cérébral, continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Lounceny Camara était poursuivi par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), pour des faits présumés de détournements de deniers publics. Il a été placé sous mandat de dépôt le 28 avril à la maison centrale de Coronthie.
L’ancien député de l’UFDG déplore sa mort et invite la justice à respecter les procédures en la matière.
‘’Je ne suis pas du genre à dire qu’il faut réparer l’injustice par l’injustice. Je suis de ceux-là qui ont vécu la dictature des 11 ans passés. Je sais c’est quoi être maintenu en détention provisoire prolongé de façon abusive sans pour autant avoir le droit à un procès juste et équitable’’, rappelle-t-il.
Et de poursuivre : ‘’Moi-même, j’ai été l’hospitalisé avant de bénéficier d’une semi-liberté, puis libéré après le coup d’Etat du 5 septembre. Je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on garde des cadres indéfiniment en prison alors qu’on pouvait bénéficier d’une liberté conditionnelle’’.
Cellou Baldé se demande si la justice n’avait pas d’autres moyens pour contraindre Lounceny Camara à rembourser l’Etat, si jamais sa culpabilité était établis, au lieu de le garder en prison.
‘’Je ne sais pas personnellement ce qui est reproché à Lounceny Camara. On dit seulement blanchiment de capitaux, enrichissement illicite. Mais quel est le montant qui est mis en cause aujourd’hui ? Pourquoi l’a-t-on gardé pendant tout ce temps ? Est-ce qu’on n’aurait pas pu le mettre en liberté conditionnelle ? Est-ce qu’on n’aurait pas pu saisir ses biens pour commencer à rembourser si cela était établi par une juridiction ?’’, s’interroge-t-il.
Le coordinateur des fédérations de l’UFDG à l’intérieur du pays invite la CRIEF à revoir le cas des anciens dignitaires de l’ancien régime en détention avant qu’il ne soit trop tard.
‘’On a des cadres qui croupissent en prison. Les guinéens ne savent pas pourquoi ils sont là. Même s’il y a beaucoup de personnes qui disent qu’ils ont détourné des milliards et sont comptables de ceci ou cela. Il faut arrêter de régler l’injustice par l’injustice. Il faudrait que les procédures soient respectées. Dans nos lois, il est dit que la détention est l’exception et la liberté est la règle. Pourquoi ne fait-on pas usage de cela ?’’, se demande Cellou Baldé.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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