Chérif Bah de l’UFDG : ‘’Comment nous avons pu échapper aux kidnappeurs…’’


[dropcap]A[/dropcap]u terme d’une rencontre lundi soir entre des émissaires de la Cedeao, de l’Union africaine et de l’ONU, deux responsables de l’UFDG, Fodé Oussou Fofana et Kalémodou Yansané ont été mis aux arrêts par des hommes en uniforme. Chérif Bah, Ousmane Gaoual Diallo et Aliou Condé ont échappé belle aux forces de sécurité.

Au micro de VisionGuinee, le vice-président de l’UFDG chargé de la communication, a relaté les faits. ‘’La rencontre entre le président Cellou Dalein Diallo et la mission internationale n’a pas été facile. Il [Dalein] n’a pas voulu les rencontrer à son domicile. Mais de tractation en tractation, il a finalement accepté de les recevoir. Il nous fait appel pour prendre part à cette rencontre’’, introduit Cherif Bah.

‘’Ce n’était pas une négociation, mais plutôt une rencontre pour échanger sur le processus électoral. Le président Cellou a exposé comment le vote s’est déroulé, comment nous avons compilé nos résultats. Avec des preuves à l’appui, nous avons expliqué toutes les fraudes que ce régime a effectuées. Nous avons exposé les crimes d’Etat qui sont en train d’être commis. Ils ont pris bonne note’’, explique-t-il.

Dans la salle, poursuit-il, ‘’nous avons appris qu’il des pickups dehors avec des hommes cagoulés qui demandaient à nos chauffeurs à qui appartiennent les véhicules garés devant la résidence tout en relevant les numéros d’immatriculation. C’est là que nous avons compris qu’il y a quelque chose qui se prépare’’.

‘’C’est pratiquement à la sortie que nos collègues [Kalémodou et Fodé Oussou] ont été kidnappés par ces gens. Moi, c’est par miracle que j’ai pu m’échapper. Avec Diabaty Doré, nous avons eu une ouverture pour se retrouver à la station Total’’, raconte-t-il.

Mépris des autorités pour les institutions internationales

Aux dires de l’ancien gouverneur de la Banque centrale, l’arrestation des deux vice-présidents de l’UFDG prouve à suffisance que le pouvoir d’Alpha Condé n’a aucun respect pour la loi et les institutions internationales. ‘’Ils veulent montrer à travers cela qu’ils n’ont aucun égard pour les institutions. Ça veut dire que ces émissaires n’ont aucun pouvoir sur ce régime. Peut-être que d’autres institutions qui vont nous appuyer, mais essentiellement il faut que nous comptions sur nous-mêmes pour faire face à ce régime fasciste’’, tire-t-il comme enseignement.

Selon ce proche collaborateur de Dalein, ‘’le sentiment qui se dégage, c’est que nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Ce qui s’est passé hier prouve qu’il n’y a pas de recours à faire auprès de la communauté internationale. Nous devons compter sur nous-mêmes’’.

Il réitère la détermination de son parti à se battre pour exiger le respect de la vérité des urnes. ‘’Le président Cellou a réaffirmé qu’en aucun cas, notre victoire ne peut être abandonnée, il faut qu’elle soit reconnue. Il a aussi dit qu’il ne demandera pas aux militants d’arrêter les manifestations. Donc, la colère va s’amplifier pour libérer le pays’’, prévient M. Bah.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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