Le chef du gouvernement assure que la Guinée continue de mener la politique du non-alignement. D’où la récente à Conakry visite du ministre russe des affaires étrangères Serguei Lavrov et du conseiller Afrique du président français Jeremy Robert.
RFI a souhaité savoir si Conakry ne mène diplomatie du grand écart après la réception du ministre des affaires étrangères Serguei Lavrov par le président Mamadi Doumbouya alors que le conseiller Afrique du président français Jeremy Robert a été reçu par le Premier ministre.
‘’Ce n’est du tout la diplomatie du grand écart’’, clarifie Bah Oury. ‘’C’est la diplomatie de la mise en force des intérêts stratégiques de la Guinée. La Russie est un partenaire de longue date. Elle a des intérêts en Guinée, notamment avec la compagnie minière RUSAL qui est implantée dans notre pays et exploite des mines. Par rapport au conseiller Afrique de M. Macron, c’est une visite qui a permis de renouveler notre niveau de coopération et d’entente’’, explique le chef du gouvernement,
De ce point de vue, poursuit le Premier ministre, ‘’je dois dire que sur le plan de l’investissement minier, nous avons juste à côté de Kamsar une usine de transformation de bauxite en alumine avec ALTEO qui est en train d’être construite. Tout cela montre d’excellentes relations que nous avons aussi bien avec la Russie qu’avec la France. Cela va dans le sens de traduire dans le concret le principe de neutralité, de non alignement de la diplomatie guinéenne par rapport aux questions géostratégiques qui divisent le monde’’.
Sur son sejour à Conakry, Serguei Lavrov et le général Doumbouya ont évoqué l’impérieuse nécessité de renforcer la coopération militaire entre la Russie et Conajry. Le Premier ministre affirme que ‘’les guinéens sont très jaloux de cette indépendance. Et vous savez que les relations entre l’armée guinéenne et l’équipement russe ne date pas d’aujourd’hui. Ceci explique cela’’.
La Guinée privilégie-t-elle un rapprochement avec Moscou au détriment de Paris et Washington ? Le locataire du palais de la Colombe assure que ‘’nous avons d’autres chats à fouetter. Nous privilégions les intérêts de la Guinée, rien que les intérêts de la Guinée’’.
‘’La Guinée a une longue histoire. Nous avons connu des périodes où la Guinée était isolée, où il y avait beaucoup de tragédies qui ont amené les guinéens à faire preuve de pragmatisme et de sens de responsabilité. Nous ne voulons pas entrer dans n’importe quelle aventure’’, coupe court M. Bah.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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