Dalein justifie son appel téléphonique à Bah Oury : ‘’J’ai voulu qu’il comprenne que je n’ai pas les yeux rivés sur nos contentieux…’’


Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée s’est exprimé sur RFI sur la crise de confiance entre les acteurs sociopolitiques et les autorités de la transition avant de se prononcer ses relations avec le Premier ministre Bah Oury.

Face aux allégations du Premier ministre l’accusant de retarder le processus du retour à l’ordre constitutionnel en appelant à des manifestations, Cellou Dalein Diallo déclare que ‘’je n’ai pas de réponse destinée à Bah Oury. Lorsqu’il y a un conflit, quelles sont les bonnes pratiques ? La Cedeao et l’Union africaine sont formelles, il faut un organe de gestion des élections consensuelles et indépendantes. Il y a une crise de confiance en Guinée et le dialogue devait traiter des conditions à réunir pour pouvoir organiser des élections crédibles’’.

‘’Je suis honnête. Je voulais apporter notre contribution, mais à un débat crédible. Il faut un arbitrage. C’est pourquoi, on avait besoin d’un facilitateur nommé par la Cedeao, l’Union africaine ou les Nations Unies’’, estime le président de l’UFDG.

A la question de savoir si ses rivalités avec l’actuel Premier ministre n’entravent pas le dialogue, il répond que ‘’Bah Oury vient d’arriver. Avant son arrivée à la Primature, on avait de difficultés à avoir un dialogue crédible. De toutes les façons, les décisions ne se prennent pas à la Primature. Bah Oury se fait l’avocat de la junte en essayant de défendre le report du calendrier. Mais la décision, ce n’est lui qui l’a prise’’.

Malheureusement, déplore-t-il ‘’il est en train de défendre la restriction des libertés et le musèlement de la presse. D’abord, la junte a interdit les manifestations dans les rues et sur les places publiques. Depuis quelques mois, elle s’est livrée à un démantèlement des équipements des radios et télévisions. Elle a coupé l’internet à ces radios et demandé aux distributeurs de leur réitérer des bouquets de distribution. Après, elle a décidé de retirer des agréments à celles qui ont de plus grande audience parce qu’à leurs yeux, ces médias font des critique set ne manquaient pas de dénoncer la corruption et l’enrichissement effréné des dirigeants’’.

‘’Tout ça c’est pour que le report des élections ne soit pas critiqué et que la corruption ne soit pas dénoncée. C’est un recul important qu’il faut dénoncer. Nous sommes solidaires à cette presse et heureusement que tous les guinéens ont exprimé leur soutien’’, ajoute-t-il.

Il confirme avoir contacté Bah Oury après sa nomination à la Primature avant de justifier sa démarche. ‘’Je l’ai appelé pour le féliciter, lui dire qu’il connaît les attentes du peuple de Guinée, qu’on a lutté ensemble. On ne s’entend plus, c’est connu. Mais dès lors qu’il est nommé Premier ministre, j’ai voulu qu’il comprenne lui-même que je n’ai pas les yeux rivés sur nos contentieux, sur le passé et qu’on le jugera aux actes’’.

‘’Il y a une folie liberticide qui s’est emparée de la junte et Bah Oury semble soutenir. C’est ça notre divorce. Ce n’est pas le passé. Je lui avais fait comprendre que je le jugerai par les actes. Malheureusement, les actes qu’il pose vont dans le sens de soutenir tout ce que la junte dit et fait’’, déplore l’ancien Premier ministre.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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