Sur la base de l’accord conclu entre le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), la transition doit prendre fin le 31 décembre 2024. Le Premier ministre Bah Oury a récemment multiplié les sorties médiatiques pour annoncer un glissement du calendrier.
Ce mercredi 6 juin, sur le plateau de France 24, le journaliste Marc Perelman a demandé à Cellou Dalein Diallo si les sorties médiatiques de Bah Oury ne traduisent pas la volonté de la junte de se maintenir au pouvoir.
Pour le moment, répond le président de l’UFDG, ‘’la junte assume ce report et cette violation d’un engagement pris devant le peuple de Guinée, la CEDEAO et toute la communauté internationale. Malheureusement, les guinéens sont très déçus de cette décision assumée de ne pas respecter cet engagement de restituer le pouvoir aux civils à l’issue d’élections inclusives et transparentes’’.
Dalein fait remarquer qu’il ‘’y a une protestation de coalitions de partis politiques, des Forces vives de Guinée qui n’accepteront pas cette décision et qui sont déterminées à exiger le respect de cet engagement’’.
La junte militaire cherche-t-elle à gagner du temps et à inspirer du colonel Assimi Goita du Mali et du capitaine Ibrahima Traoré ? A cette interrogation, l’ancien Premier ministre assure que ‘’ni le général Mamadi Doumbouya, ni le Premier ministre n’ont donné l’assurance que les élections auront lieu en 2025. Ils ont dit qu’elles n’auront pas lieu en 2024. On n’a pas du tout d’engagements fermes de leur part que les élections auront lieu en 2025. Ils disent que le référendum constitutionnel aura lieu en 2024’’.
Pour Cellou Dalein Diallo, depuis un certain temps, ‘’ils veulent rester aussi longtemps au pouvoir et si possible le garder alors que le général avait dit que ni lui-même, ni les membres du CNRD et moins encore les membres du gouvernement ne seraient candidats à des élections. Mais le risque qu’ils veuillent conserver le pouvoir, à mes yeux, existe aujourd’hui’’.
A la question de savoir s’il s’attend à ce que le général Mamadi Doupbouya se présente à la prochaine élection présidentielle, il répond sans ambages : ‘’Pour l’instant, on s’en tient à sa déclaration, à son serment. Il a dit que ni lui, ni les membres du CNRD, ni les membres du CNT et moins encore les membres du gouvernement ne seront candidats aux candidats. Jusqu’à présent, il n’y a pas de reniement de cet engagement’’, souligne-t-il.
Il évoque toutefois des ‘’rumeurs selon lesquelles il a envie de rester au pouvoir. Lorsqu’on voit le culte de personnalité qui est là, avec tout ce qui se passe, le lancement des chantiers, tout ça fait que beaucoup de guinéens pensent qu’il a l’intention de revenir sur son serment. Pour le moment, nous nous tenons à sa déclaration’’.
Si la transition ne prend pas le 31 décembre 2024, il soutient qu’une coalition dénommée Union sacrée a été mise en place pour barrer la route à la junte. ‘’Plusieurs coalitions de partis politiques et d’organisations de la société civile ont décidé de mettre ensemble leurs forces et leurs énergies pour contraindre la junte à organiser les élections avant le 31 décembre 2024’’.
Dalein note que l’Union sacrée usera de ‘’tous les moyens légaux, y compris les manifestations dans les rues, sur les places publiques pour contraindre la junte à respecter ses engagements. En cas de refus avéré, naturellement, on demandera le départ de la junte et son remplacement par une transition civile’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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