Depuis les États-Unis, Gisèle Nebale Busima poursuit son combat un an après sa libération


Par Mouhamadou Bs

Un an après avoir été enlevée, séquestrée eiblée par une violente camp. agne de diffamation, la militante congolo-américaine Gisèle Nebale Busima refuse de se taire. Installée désormais aux États-Unis, elle continue de dénoncer les violations des droits humains commises en République démocratique du Congo (RDC) et se présente comme la voix des victimes du régime en place à Kinshasa.

 

« Le 22 novembre 2025 va marquer une année de ma libération. Une année depuis mon kidnapping et ma séquestration. Je vais mieux, je me remets, mais je pense chaque jour à ceux qui restent entre les mains de ce régime », confie-t-elle, affirmant que des responsables proches du président et de la première dame sont protégés malgré de graves abus.

Des violences graves passées sous silence

 

Au-delà de son propre traumatisme, Gisèle Nebale Busima insiste sur le sort d’autres victimes dont les cas seraient étouffés par les autorités. Elle cite notamment :

 

Denise Dusauchoy, dont des vidéos et photos intimes auraient été publiées par des acteurs liés au pouvoir,

 

Honorine Prorcha, humiliée et violée devant la caméra de militaires qui l’auraient filmée nue.

 

 

Elle évoque également d’autres femmes, parmi lesquelles Grace Lukama, Espérance, Bahati ou Solange, toujours victimes de persécutions, selon elle.

 

« Tant d’autres subissent encore l’impunité et la répression », dénonce-t-elle.

 

 

 

Des menaces persistantes

 

Malgré son exil, la militante affirme faire face à des intimidations continues. Elle évoque des appels téléphoniques menaçants et des pressions exercées « par avocats interposés du ministre Muyaya ».

 

« Je ne vais pas me taire. Je continuerai jusqu’à ce que justice soit rendue », assure-t-elle.

 

 

 

Un rapport alarmant sur les conditions carcérales

 

Les inquiétudes de la militante sont renforcées par un rapport récent de la Fondation pour le Bien-Être Carcéral et Pénitentiaire (FBCP), qui décrit une situation dramatique dans les principales prisons du pays.

 

Prison militaire de Ndolo

 

2 339 détenus

 

630 condamnés

 

1 524 prévenus en détention préventive

 

190 inculpés

 

44 femmes, dont 2 enfants

 

45 civiles

 

21 généraux détenus, dont seulement 2 condamnés

 

 

Le rapport mentionne également deux décès de généraux dont les corps n’ont jamais été restitués aux familles, ainsi que trois morts enregistrées entre janvier et novembre 2025.

Prison centrale de Makala

 

La situation y serait tout aussi critique. En mars 2025, plus de 100 corps auraient été recensés à la morgue de l’ancien hôpital Santorum de Selembao, révélant un système pénitentiaire au bord de l’effondrement

 

« Être la voix des sans-voix »

 

Face à ces révélations, Gisèle Nebale Busima affirme que son combat ne fait que commencer.

 

« Je continuerai à être la voix des sans-voix. Tant de personnes sont abandonnées, oubliées ou réduites au silence. Je n’ai pas le droit de m’arrêter », insiste-t-elle.

 

Depuis les États-Unis, son action prend une dimension internationale, mobilisant ONG, associations et défenseurs des droits humains. Son témoignage est présenté comme un symbole de résilience et un appel à la communauté internationale à agir pour la protection des droits humains en RDC.

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