[dropcap]L[/dropcap]assées de voir des guinéens se faire tuer sur l’axe Hamdallaye-Bambeto-Cosa-Wanindara, des femmes de la commune de Ratoma de l’opposition entendent battre le pavé le 14 octobre prochain pour se faire entendre.
La décision de descendre dans la rue a été officialisée dans une déclaration lue en marge d’une conférence qu’elles ont animée à la maison de la presse de Conakry. La marche aura lieu le 14 octobre prochain sur l’itinéraire allant du rond-point Bambeto à l’héliport de Bellevue.
‘’Des évènements tragiques sont survenus plus particulièrement dans la commune de Ratoma. De graves violations des droits de l’homme, des saccages de biens matériels, des viols, des arrestations arbitraires, des restrictions des libertés ont été perpétrés’’, indique Hadja Fatoumata Binta Diallo au nom de ses paires de l’opposition.
Les femmes de Ratoma font remarquer que depuis la fin de la présidentielle du 18 octobre 2020, ‘’la commune de Ratoma est assiégée par les forces de défense et de sécurité qui sont à l’origine de violences indescriptibles’’.
‘’Aujourd’hui à Ratoma, les femmes n’ont pas le droit d’aller au marché pour nourrir leurs familles. Les sages et les imams n’ont pas le droit d’aller à la mosquée pour les prières traditionnelles. Les jeunes n’ont pas le droit d’aller à l’école. Les enfants quant à eux n’ont plus le droit d’aller acheter du pain au risque de se faire arrêter ou de se faire tuer’’, explique Hadja Fatoumata Binta Diallo.
Rappelant que les crises électorales ont fait une cinquantaine de morts, cette ancienne députée affirme que les femmes de l’opposition ne veulent pas garder le silence face à la situation qui prévaut à Wanindara.
‘’Nous, femmes de Guinée, fustigeons avec la dernière énergie les destructions intolérables et inacceptables de ces vies humaines. Nous déplorons cette banalisation de la vie des guinéens par nos autorités’’ assure-t-elle.
Elles exigent des enquêtes judiciaires sérieuses pour faire toute la lumière sur le cas de morts enregistrés dans les violences post-électorales, avant de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur la situation sociopolitique avec un ‘’accent particulier sur la commune de Ratoma et avec le risque d’implosion du pays qu’elle peut engendrer’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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