Durée de la transition et organisation des élections : Dalein et ses alliés formulent des requêtes au colonel Doumbouya


[dropcap]L[/dropcap]e 15 décembre marque les cent premiers jours de l’arrivée au pouvoir du Comité nation du rassemblement pour le développement (CNRD) avec à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya. L’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a mis l’occasion à profit pour analyser l’évolution de la situation socio-politique du pays depuis la chute d’Alpha Condé.

Dans une déclaration qui a sanctionné la rencontre, l’ANAD a adressé ses félicitations au peuple de Guinée pour ‘’le soutien massif qu’il a exprimé au CNRD au lendemain de sa prise de pouvoir, témoignant ainsi de sa soif d’un changement positif jusque-là porté de façon courageuse par notre alliance’’.

Cellou Dalein Diallo et ses alliés ont saisi l’opportunité pour réaffirmer leur ‘’ferme volonté de soutenir toute action visant à organiser, dans un délai raisonnable, le retour à l’ordre constitutionnel pour permettre à notre pays de reprendre sa place dans les instances de la CEDEAO et de l’UA dont notre pays est membre fondateur’’.

A l’occasion des cent jours du colonel Doumbouya au pouvoir, ils ont adressé leurs félicitations au CNRD pour ‘’la libération des détenus politiques, le retour des exilés, le démantèlement des PA dans les quartiers, la restitution à l’UFDG de ses locaux et la levée de l’interdiction de voyager arbitrairement imposée aux dirigeants de partis politiques’’.

Les mesures prises pour assurer la protection de l’intégrité physique et de la dignité de l’ancien président Alpha Condé ont été saluées les membres de l’ANAD qui encouragent la junte à sorte que les victimes des différents régimes qui se sont succédé dans notre pays aient droit à la justice et à la réparation afin de donner un signal fort de son engagement en faveur de la protection des droits humains et de la lutte contre l’impunité.

Création de la CRIEF

Dalein et ses alliés se réjouissent de la mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Ils encouragent le pouvoir en place à assurer à l’Institution son indépendance et son impartialité, gage de sa crédibilité et de son efficacité, dans la moralisation de la vie publique, tout en exhortant le CNRD à respecter les procédures légales dans la conduite des actions engagées contre la corruption et l’impunité.

Transition

S’ils saluent les actions posées par le colonel Doumbouya et Cie, l’ancien Premier ministre Dalein et ses alliés déplorent ‘’l’absence d’un cadre de dialogue et même de tout dialogue entre le CNRD et la classe politique. Or, les conditions d’une démocratie apaisée et le droit électoral sont largement tributaires du consensus politique’’.

Ils rappellent à la junte que le protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance exige une concertation ou un consensus des principaux acteurs politiques ou protagonistes pour définir le cadre juridique et institutionnel des élections, en l’occurrence la Constitution, le Code électoral et l’organe en charge des élections (OGE).

Ils déplorent le fait que ‘’les partis politiques n’ont pas pu, faute de cadre approprié, avoir la possibilité de donner leur point de vue sur le projet de Charte de la transition, du fait de n’avoir pu défendre et discuter le contenu des memos relatifs à la feuille de route de la transition qu’ils ont déposé au CNRD, en réponse à la demande qui leur avait été adressée à cet effet’’.

Appel au dialogue

Selon leur constat, trois mois après la chute d’Alpha Condé, ‘’la mission de la transition et sa durée ainsi que le statut de l’OGE font actuellement l’objet de beaucoup de spéculations. Toutes ces questions devraient être discutées au sein du dialogue politique à l’effet de trouver un consensus. À titre d’exemple, l’ANAD, les partis politiques membres du FNDC, à savoir L’UFR, le PEDN et le MODEL ont proposé une transition de 15 mois. D’autres partis ont recommandé des durées plus longues alors que la CEDEAO fixait un délai de six (6) mois pour la durée de la transition’’.

‘’Il aurait été souhaitable, dans le cadre d’un dialogue politique inclusif, de confronter les arguments qui soutiennent les différentes positions pour tenter de trouver un consensus national’’, suggèrent-ils au président de la transition à qui ils demandent de procéder à la création d’un ‘’cadre de concertation afin de lancer le dialogue politique, de diligenter la mise en place du CNT et d’accepter la désignation par la CEDEAO d’un médiateur intègre pour aider à aplanir d’éventuelles divergences internes, et à jouer le rôle d’intercesseur de nos préoccupations auprès de la communauté internationale’’.

Pour finir, l’ANAD invite les démocrates guinéens à rester unis et mobilisés pour soutenir le CNRD dans sa lutte contre l’impunité et dans ses efforts de doter notre pays d’institutions légitimes issues d’élections inclusives, libres et transparentes.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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