Nommé ambassadeur de France en Guinée en août 2020, Marc Fonbaustier arrive au terme de sa mission. Le chef de la mission diplomatique français à Conakry s’apprête à quitter notre pays. Il a annoncé la nouvelle lors de la célébration du 14 juillet à sa résidence de la Minière.
Dans son discours qui a ponctué la rencontre, l’ambassadeur a noté que ‘’la France est très explosée en Afrique de l’Ouest. Et la Guinée n’échappe pas à cette réalité. Qu’elle agisse ou qu’elle ne fasse rien, la France est plus regardée que d’autres, plus observée, plus suivie et parfois plus critiquée’’.
Il estime que cela dû au fait que ‘’la France, je crois, est peut-être moins étrangère aux pays de la sous-région que d’autres pays étrangers. Sans doute en raison de l’histoire, de son engagement global sur le continent à 360%, mais aussi de la Francophonie qui tisse entre nous des liens insécables et ambivalents’’.
En présence du Premier ministre Bah Oury et de membres du gouvernement, Marc Fonbaustier a révélé que ‘’comme ambassadeur, j’ai été exposé. C’est la fonction qui le veut. Je me suis engagé et j’ai pris des risques. Cela m’a valu parfois des critiques personnelles, parfois un peu blessantes pour mes proches et moi. Finalement, je n’en conçois ni regrets, ni remords et ni surtout rancunes. D’abord, parce que je suis croyant. Je crois au pardon pour moi-même, comme pour autrui. Le pardon nous grandit et nous apporte la paix de l’âme’’.
Alors qu’il s’apprête à quitter la Guinée, il affirme que les critiques dont il a fait l’objet ont été ‘’bien peu nombreuses en quatre ans, rapportées à la somme des marques soutien, d’estime, voire de sympathie que j’ai reçues du peuple de Guinée, de toutes celles et tous ceux que j’ai rencontrés pendant ma mission. Le plus important à la fin, ce sont les relations d’Etat, bien plus que les personnes. Les personnes passent, les Etats restent. Ils restent parce qu’ils surplombent les individus pour maintenir la paix, la diplomatie et la coopération qui sont les piliers de nos destins liés’’.
‘’Je vais finir bientôt mon temps avec vous. Je vais partir de Guinée après 4 ans de travail et d’existence. Sachez que je m’en vais avec la conviction d’avoir fait le mieux que je pouvais, avec l’espoir que ce que nous avons fait avec mon équipe, car il s’agit avant tout d’un travail collectif, aura été positif et avec le souhait, je le réaffirme, que cette transition se termine bien’’, souligne-t-il.
Il assure qu’il part en ayant ‘’la fierté d’avoir représenté la France en Guinée. Je n’aurais eu qu’une seule ambition depuis mon arrivée : être utile et servir la relation entre nos deux pays. Je ne sais pas si je suis parvenu, mais j’aurais essayé. Je pars avec une attente quant au destin de la Guinée qui reste à écrire. Je suis partagé entre l’espoir et la curiosité de savoir comment votre beau pays si attachant écrira les prochaines pages de son histoire. Je m’en vais surtout en ressentant une appréhension au moment de vous demander la moitié de la route parce que, je vous le dis, une part de mon âme, un morceau de moi restera à jamais parmi vous ici’’.
L’ambassadeur dit avoir accompli en Guinée son destin de diplomate. ‘’Je suis fils d’un ingénieur des mines. Je suis né dans une cité minière et les circonstances auront voulu que je vienne vous rencontrer dans un pays minier. Les années que j’ai vécues à vos côtés ont fait de moi un meilleur homme, je l’espère, un ambassadeur heureux, je le sais’’, avance-t-il, estimant que ‘’la France et la Guinée qui, voici 66 ans, s’étaient perdues, se sont progressivement et pleinement retrouvées. Car les liens que l’histoire a tissés entre nos deux peuples ne s’étaient vraiment jamais oubliés’’.
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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