Poursuivi pour des faits de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent et de corruption, l’ancien ministre de la défense, Dr Mohamed Diané, était ce lundi 23 mai devant la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Sans avocats, le prévenu a dénoncé une parodie de justice et opté pour le silence pour exiger l’application des décisions rendues en sa faveur.
Dès l’ouverture de l’audience, le président Yagouba Conté a fait lecture du courrier-réponse du bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée.
Dans sa correspondance, Maitre Mamadou Souaré Diop, chef du barreau de Guinée, a signifié à la CRIEF que son organisme n’est pas en mesure de commettre d’office des avocats à l’accusé Mohamed Diané, tout en précisant que les conseillers qui assuraient jusque-là sa défense, n’ont pas démissionné.
‘’Le barreau connaissant les conditions principales de droits humains, partage largement votre préoccupation. Répondant à votre demande, après s’être entretenu les avocats de M. Diané, il se trouve qu’ils ont simplement suspendu leur participation au procès. Car, ils estiment que des garanties d’une bonne administration judiciaire ne sont pas observées. Ils évoquent l’inexécution de la décision de la CEDEAO. Or, cette décision est insusceptible de recours en vertu de l’article 19 du protocole additionnel de cette communauté que notre pays a ratifié’’, a-t-il fait savoir.
‘’Eu égard à ce qui précède, vous comprendrez avec nous que les conseils de M. Diané ne se sont pas déportés et n’ont signé aucune formalité de déport pour mettre fin à leur siège, ni exprimé leur refus de participer à ce procès. Dès lors, à l’absence des preuves de ces faits, nous sommes au regret de ne pas pouvoir satisfaire à votre demande. En conséquence, nous ne saurions commettre d’autres avocats en remplacement des avocats actuels constitués personnellement par l’accusé, M. Mohamed Diané’’, a clarifié Maitre Mamadou Souaré Diop.
Amené à s’exprimer, Dr Mohamed Diané a soutenu dans son courrier, le bâtonnier a pris le soin de mentionner de la non-exécution de la décision de la CEDEAO et celle de la chambre spéciale de contrôle de la CRIEF. ‘’Tant que ces décisions ne sont pas exécutées, moi je n’ai rien à dire. Vous pouvez prendre la décision que vous voulez. Je ne peux pas cautionner une parodie de justice à connotation politique’’, a martelé l’ancien ministre de la défense nationale.
Le procès a été renvoyé au lundi 27 mai prochain.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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