L’ancien ministre de la citoyenneté et de l’unité nationale invite le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) à dialoguer avec les principaux acteurs sociaux et politiques de la Guinée. Dans l’émission Mirador, Gassama Diaby a assuré que c’est la meilleure manière pour la junte au pouvoir d’apaiser les tensions en Guinée. Extraits…
‘’Dialoguer n’est pas une faiblesse. Il faut qu’on apprenne dans ce pays que quand on va vers un autre, c’est une grandeur d’esprit démocratique, la capacité que nous avons à mettre les guinéens autour de la table. Le CNRD a le droit d’avoir cette vision des choses. Mais il doit partager cette vision avec les autres autour de la table (…).
La civilité en matière de démocratie, c’est de sortir de la loi de la force et qu’on fasse en sorte que les guinéens puissent discuter. Il y a un contenu mais il doit être sur la table pour que les acteurs sociaux et politiques de notre pays, dans le respect et l’écoute des uns et des autres. Si le CNRD a la capacité de convaincre de l’importance et de l’utilité de ce contenu, pourquoi pas ?
En Guinée, l’Etat est devenu le fauteur de troubles (…). En Guinée, on a tendance à dire ‘un parti est égal à un parti’. En politique, il y a deux aspects. Il y a la légalité et la représentativité. Légalement, un parti est égal à un parti. Mais en termes de représentativité, un parti n’est pas égal à un parti. C’est un héritage pour le CNRD et il s’en occupe vaillamment bien.
Quand vous voulez organiser un dialogue sérieux, il faut dialoguer avec des acteurs sérieux et représentatifs. Ce n’est pas la peine de dire qu’avant d’aller au dialogue, il faut que nous ayons suffisamment de gens à nos côtés pour qu’on compte les voix. On sait très bien en Guinée quels sont les partis qui sont représentatifs. Ce n’est pas une offense aux autres partis et à leurs leaders. Mais il faut qu’on soit un peu sérieux dans ce pays.
On ne peut pas dire puisqu’en Guinée, il y a 100 et quelques partis politiques, s’il faut dialoguer, il faudra le faire avec plus de 100. On sait très bienqui pèse quoi. Si vous voulez dialoguer, mettez autour de la table des acteurs représentatifs du peuple de Guinée. Et les autres partis politiques ont l’espace public pour exprimer leurs opinions. Tout le monde n’est pas obligé de se retrouver autour de la table. Je ne sais pas comment peut-on dialogue avec 180 et quelques partis politiques.
Tout choix est une exclusion. La responsabilité de ceux qui nous gouvernent est que nous sortons de cette crise. Pour le faire, leur volonté ne doit pas être de dire qu’il faut avoir plus de partis de leurs côtés. C’est plutôt de dire qu’ils doivent convaincre les acteurs représentatifs que leur vision de la transition est la bonne (…). Ce n’est pas le nombre de partis qui fait la représentativité. On sait très bien dans ce pays, qui vaut quoi, qui représente quelle portion de représentativité du pays et de l’opinion. Je ne connais aucun pays au monde où on peut appeler tous les partis légalisés pour dialoguer’’.
Par Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
00224 622 989 711/[email protected]
