Alors que le conflit entre Israël et le Hamas s’enlise, les civils gazaouis paient un tribut toujours plus lourd. Depuis le 2 mars, aucun convoi humanitaire ni marchandises n’ont pu atteindre l’enclave palestinienne. Un blocus total qui plonge la population dans une crise humanitaire sans précédent.
La nuit enveloppe Gaza, désormais méconnaissable après des mois de bombardements. Dans les quartiers en ruines, le silence n’existe plus : les drones israéliens bourdonnent sans relâche, rappelant que la menace est permanente. « Nous vivons une pression psychologique constante, une angoisse de chaque instant », raconte Zulfiqar Swairjo, pharmacien du quartier de Tel Al-Hawa, joint par téléphone depuis une zone sans accès aux journalistes étrangers depuis plus d’un an et demi. Sa pharmacie a été détruite.
Depuis le 2 mars, plus rien n’entre à Gaza. Pas de nourriture, pas de médicaments, pas de carburant. Ni les canaux commerciaux, ni les couloirs humanitaires n’ont permis l’acheminement d’aide. Ce blocus absolu, imposé par les autorités israéliennes, a été suivi de la rupture d’un cessez-le-feu déjà fragile, établi le 19 janvier. « Aucune aide n’entrera à Gaza », a déclaré à la mi-avril le ministre israélien de la Défense.
Les Nations unies estiment aujourd’hui que la situation humanitaire a atteint un niveau critique inédit depuis le début de la guerre. Selon plusieurs agences, le risque de famine de masse est réel, notamment dans le nord de l’enclave, où la population, épuisée, tente de survivre sans assistance, sans électricité, et souvent sans abri.
À Gaza, le siège militaire se double désormais d’un siège humanitaire. Un territoire coupé du monde, où des civils, privés de tout, tentent encore de résister.