Au moment où le Sénégal se cherche un nouveau souffle sous un régime naissant, il est urgent de dénoncer avec fermeté les dérives qui gangrènent notre espace public. Les insultes, les mensonges éhontés et les insanités qui pullulent dans les médias et sur les réseaux sociaux ne sont pas de simples écarts. Ils sont des poisons lents qui détruisent l’âme même de notre nation. Ils sapent la cohésion sociale, ternissent la morale collective et menacent les fondements de notre vivre-ensemble.
Le Sénégal n’est pas une terre sans repères. Nous sommes les héritiers d’une riche tradition socio-culturelle où le respect de l’autre, le « jubb, doole ak njom » (la droiture, la force et la dignité), et la solidarité entre les membres de la communauté ont toujours été des valeurs cardinales. Le solidarité , la modération et le sens de l’honneur sont les piliers de notre société, que ce soit dans les contrées wolof, sérères, peules, mandingues ou diolas etc…
Nos fondements religieux, qu’ils soient islamiques, chrétiens ou animistes, convergent tous vers un appel à la paix, à la vérité et au respect mutuel. L’Islam soufi, qui irrigue largement notre nation à travers les confréries, prône la tolérance, le travail et le dépassement de soi. Le christianisme sénégalais, enraciné dans les mêmes valeurs, appelle à l’amour du prochain et à la justice sociale. Tous rejettent la haine, le mensonge et la dégradation morale.
Aujourd’hui, le peuple sénégalais attend autre chose de ses dirigeants et de ses élites : il attend la bonne gouvernance, débarrassée de la corruption et du népotisme. Il exige une action vigoureuse contre le coût de la vie qui étrangle les ménages. Il attend des solutions concrètes et durables face au chômage endémique des jeunes, ces forces vives condamnées à l’errance ou à l’exil.
Ce peuple attend également une transformation structurelle et fonctionnelle de notre économie. Finies les politiques de façade ; place à l’industrialisation réelle, à la valorisation de nos ressources naturelles, à l’agriculture moderne et à un tissu industriel capable de créer de l’emploi et de la richesse pour tous.
Le nouveau régime a une responsabilité historique : restaurer la morale publique, reconstruire la confiance, et orienter le pays vers une véritable renaissance économique et sociale. Il est temps que cesse le vacarme destructeur des injures et des calomnies, pour faire place à un débat sain, constructif et respectueux, à la hauteur des aspirations de notre grande nation.
Sénégalaises, Sénégalais, reprenons le chemin de nos valeurs. Exigeons le respect, la vérité, et engageons-nous tous ensemble pour le salut moral et la prospérité de notre pays.
Mamoudou BA
République des valeurs/France