[dropcap]L[/dropcap]e président du Niger Mahamadou Issoufou avait promis de ne pas briguer un troisième mandat. Il a tenu parole. Le chef de l’Etat nigérien a organisé un scrutin présidentiel dimanche 27 décembre à laquelle il n’est pas candidat.
Celui qui faisait appeler ‘’lieutenant général’’ des socialistes sur le continent africain a décidé de quitter le pouvoir, contrairement au ‘’gouverneur général’’ Alpha Condé, réélu le 18 octobre pour un troisième mandat controversé.
Issoufou n’a pas eu arrogance de penser qu’il est un ‘’homme providentiel irremplaçable’’. Dimanche, après avoir glissé son bulletin dans l’urne, il a salué le civisme, la sagesse et la maturité politique du peuple nigérien.
‘’Il y a deux semaines, nous organisions les élections locales. Aujourd’hui, nous organisons l’élection présidentielle couplée aux législatives. Cette présidentielle est la première depuis 30 ans à laquelle je ne suis pas candidat. C’est donc un jour spécial’’, a-t-il dit à la presse mobilisée à l’hôtel de ville de Niamey.
‘’C’est aussi et surtout un jour spécial pour le Niger va connaitre pour la première fois de son histoire une alternance démocratique. J’espère que cette première alternance démocratique sera une pierre d’attente pour d’autres alternances afin de consolider notre processus démocratique’’, a-t-il renchéri.
En décidant de quitter le pouvoir au terme de son second mandat, le président Issoufou assure que ‘’le Niger est un modèle de démocratie. Parce que nous sommes porteurs d’une ambition. Celle de moderniser la politique, de détribaliser la politique, de faire la politique autour des valeurs et non pas sur des bases identitaires. C’est une révolution que nous sommes en train d’opérer dans les mœurs politiques nigériennes et africaines. Cette révolution a un acteur central : le peuple nigérien’’.
En 2018, Salissou Ibrahim et Issoufou Brah, deux nigériens qui avaient appelé leur président à briguer un troisième mandat, ont été jugés et condamnés à un an de prison ferme pour ‘’propos non agréés en vue de former un complot pour détruire le régime constitutionnel’’.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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