La Cedeao appelée à se reformer pour s’adapter : ‘’Elle ne peut pas se limiter à des instruments de la médiation ou d’intervention’’


Près d’un mois après le coup d’Etat au Niger, les réactions fusent de partout sur éventuelle  intervention militaire de la Cedeao pour déloger les putschistes du palais présidentiel et y réinstaller le président Mohamed Bazoum. Pour le spécialiste en géostratégie Aliou Barry, l’institution sous-régionale doit se reformer pour faire face aux nouvelles donnes.

‘’La Cedeao est obligée de se reformer. Dans les années 75 jusqu’en 80, il y avait peut-être des crises en Afrique mais aujourd’hui, la sous-région est confrontée à la fois à une crise sécuritaire et une présence de djihadistes’’, analyse le chercheur en géopolitique et consultant international sur les questions de paix, de sécurité et de défense.

Et d’expliquer : ‘’Si vous prenez par exemple la carte du Niger et vous prenez la carte de l’Afghanistan, vous allez voir pourquoi la Cedeao est obligée de s’intéresser à ce qui se passe dans ce pays. Le Niger est dans une zone centrale qui est bordé au nord par l’Algérie et la Libye. Et la Libye a été déstabilisée en 2011. C’est ce qui explique le problème de l’implosion de l’insécurité dans la sous-région. Au sud, vous avez le Nigeria et le Benin. A l’ouest, il y a le Tchad et à l’est, le nous avons le Mali et Burkina’’.

‘’Si cette région bascule dans l’insécurité, à mon avis, c’est un problème très grave pour la sous-région. Donc, la Cedeao ne peut pas se limiter à des instruments de la médiation ou d’intervention. Il est temps que la Cedeao se reforme pour s’adapter à ce qui se passe dans la sous-région’’, recommande Dr Aliou Barry.

Sur l’intervention militaire, fait-il remarquer, ‘’la CEDEAO depuis sa création n’a pas été capable de mettre en place une politique de défense commune, exception faite pour la crise libérienne où il y a eu l’ECOMOG. Mais depuis lors, on n’a pas tiré les leçons. Si aujourd’hui, il y a une intervention au Niger, ce que je ne souhaite pas, ce sera pratiquement à 80% sous le commandement du Nigeria’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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