La grève des greffiers paralyse la justice sénégalaise


Depuis plusieurs semaines, les tribunaux sénégalais sont à l’arrêt. En cause : une grève illimitée des greffiers, maillons essentiels du système judiciaire. Résultat : plus de jugements signés, aucun acte administratif délivré, et des salles d’audience vidées de leur solennité.

Pour tenter de faire face, des gendarmes ont été réquisitionnés comme « greffiers ad hoc », notamment dans les procès pénaux. Mais leur rôle reste limité : ils ne peuvent ni signer les décisions, ni préparer les dossiers d’appel, ni délivrer la formule exécutoire indispensable à toute application de jugement.

« Sans greffier titulaire, aucune décision ne peut être légalement rendue », insiste Me Niang, greffier en chef. En matière civile, le recours à ces remplaçants est même illégal. Conséquence : les délibérés sont systématiquement reportés, laissant des centaines de détenus et justiciables dans l’attente.

Me Ahmadou Sall, avocat au barreau de Dakar, dénonce une impasse : « Sans greffier, les jugements rendus pendant la grève ne seront jamais validés. » Seule exception : certaines décisions pénales peuvent être appliquées si le parquet en informe directement la maison d’arrêt.

Face à cette paralysie judiciaire, l’urgence d’un dialogue entre les autorités et les grévistes s’impose pour éviter une crise durable de la justice sénégalaise.

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