[dropcap]F[/dropcap]ace au pouvoir d’Alpha Condé qui a multiplié les arrestations d’opposants au 3e mandat, Cellou Dalein Diallo, qui continue de revendiquer la victoire à la présidentielle du 18 octobre, et ses alliés ont dû changer de fusil d’épaule. Le secrétaire exécutif de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD) a expliqué à VisionGuinee redéfinition de la stratégie de lutte.
‘’Nous ne prenons pas des armes contre M. Alpha Condé. La seule chose à notre disposition, c’est le droit de vote, la loi que nous tenons bien que notre adversaire ne le respecte pas’’, indique Kéamou Bogola Haba.
Il rappelle qu’à l’issue du scrutin du 18 octobre, ‘’quand nous avons senti que la fraude est en cours, nous avons dit à tout le monde que nous avons gagné. Malheureusement, vous avez vu la réponse que le dictateur a donnée. Alpha Condé avait déjà un agenda pour arriver à ses fins. Immédiatement à la repose donnée par la population qui a exprimé sa joie partout sur le territoire, il a réquisitionné l’armée pour mater les gens. Ce qui a conduit immédiatement à l’emprisonnement de 400 personnes et à une cinquantaine de morts’’.
‘’Il fallait revoir la stratégie face à la dictature qui voulait une guerre civile. Nous avons réclamé des manifestations qui ont été interdites. On pouvait prendre Cellou Dalein Diallo et aller manifester sur Kaloum. Mais quel risque, devait-on prendre au moment où il avait réquisitionné l’armée ?’’, se demande le secrétaire exécutif de l’ANAD.
Avant de révéler que ‘’nos informations faisaient état de milices à Conakry ainsi des contre-manifestations armés qui étaient prêts à faire du carnage. Du coup, nous avons pensé que la vie de nos concitoyens était une priorité. Nous avons donc redéfini la stratégie en appelant à des opérations villes mortes.’’.
Depuis 2010, rappelle-t-il, ‘’nous voyons des opérateurs économiques perdre des biens. Il y a aussi le scenario qui présente les militants et sympathisants d’Elhadj Cellou comme des terroristes à la communauté internationale. Il fallait redorer cette image’’.
D’habitude, fait remarquer cet allié de Dalein, ‘’cette lutte, c’est un mois, la crise est finie et on situe les responsabilités. Nous sommes en février et la lutte tient encore bon. Parce que nous avons changé de stratégie en adoptant la non-violence pour montrer que c’est lui [Alpha Condé] qui veut la guerre’’.
‘’Il avait déjà préparé la communauté internationale pour dire qu’il y a une armée de rébellion qui se trouve en Sierra-Leone, en Guinée-Bissau et au Sénégal. Mais cette rébellion, personne ne l’a vue. Par cette stratégie, nous avons montré que nous sommes non violents’’, assure l’opposant.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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