Le Médiateur de la République, Demba Kandji, présente son rapport annuel et appelle à des réformes en profondeur du foncier rural


Ce mardi, Demba Kandji, Médiateur de la République, a présenté son rapport annuel lors d’une session réunissant plusieurs organisations de la société civile. Cette rencontre a été l’occasion d’échanges francs sur les difficultés rencontrées par les citoyens dans leurs relations avec l’administration publique.

Selon le Médiateur, près de 300 réclamations jugées pertinentes ont été enregistrées au cours de l’année écoulée. Une part importante de ces plaintes concerne le secteur foncier, en particulier le foncier urbain. Toutefois, il a précisé que ce dernier tend à être mieux maîtrisé grâce à un encadrement juridique plus rigoureux et à une collaboration renforcée avec les ministères compétents.

« Le foncier urbain est désormais mieux encadré par des titres légaux et des juridictions compétentes. En revanche, en milieu rural, la gestion reste largement influencée par des pratiques coutumières, source de nombreux conflits, parfois violents », a souligné Demba Kandji. Il a ainsi pointé du doigt le foncier rural comme une zone de préoccupation majeure nécessitant des réformes urgentes et structurelles.

Le rapport a également abordé la question de l’incivisme, notamment la conduite en sens interdit des motocyclistes, perçue comme une menace pour la sécurité publique. Le Médiateur a recommandé des mesures concrètes pour endiguer ces comportements dangereux.

Par ailleurs, Demba Kandji a dénoncé l’inefficacité de l’État dans l’exécution de certaines décisions de justice, y compris celles qui le condamnent. « Il est impératif que l’État et ses démembrements se conforment aux jugements rendus à leur encontre pour garantir l’effectivité de l’État de droit », a-t-il insisté.

Concernant la coopération avec les membres du gouvernement, il a indiqué qu’aucun ministre ne s’est montré réfractaire jusqu’ici, tout en précisant que les ministres réticents à répondre aux sollicitations de son institution pourraient être mentionnés dans ses rapports futurs. Il a également salué la réceptivité du président de la République, qui s’est engagé à renforcer le suivi de la mise en œuvre des recommandations administratives.

En conclusion, le Médiateur a appelé à un approfondissement des réformes relatives à la gestion du foncier rural et pastoral, encore fortement marqué par les usages traditionnels. Il a salué l’engagement du chef de l’État à intégrer ces préoccupations dans les prochaines révisions des lois et règlements fonciers au Sénégal.

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